A travers le monde, des voix juives se sont élevées pour dénoncer le massacre commis par Tsahal à Gaza. Personnel politique, historiens, philosophes, humoristes, membres de la société civile, ou simples citoyens… nombreux sont ceux qui dénoncent la politique Israélienne à Gaza.
Haaretz, le courage journalistique
L’une des figures les plus emblématiques de l’opposition Israélienne à la politique menée dans les territoires occupés est sans doute Gideon Levy. Le journaliste israélien, membre de la direction du quotidien de gauche Haaretz, dénonce depuis des années la politique israélienne, et s’est fendu de plusieurs tribunes depuis le début de l’opération qui a tué plus de 1 300 Palestiniens, dont une majorité de civils. Dans une tribune intitulée « Israël pensait-il vraiment que le Hamas tendrait l’autre joue », le journaliste égrène les actions répressives menées par Israël au lendemain de l’enlèvement de trois adolescents, avant de s’interroger :
Pensait-on que les Palestiniens continueraient à accepter cela dans la soumission, l’obédience, le calme, et que la paix et la tranquillité continueraient de prévaloir dans les villes israéliennes ?
Le quotidien de gauche est par ailleurs l’une des rares tribunes médiatiques pour ceux qui veulent s’opposer à la politique de Netanyahu dans la bande de gaza et les territoires occupés, et l’un des rares, si ce n’est l’unique à critiquer, même à la marge, les méthodes employées par Tsahal à Gaza et à relayer l’action de la société civile israélienne, notamment les manifestations pour la paix.
B’tselem, la voix des victimes
Outre la presse, la société civile est également très active. B’tselem, une association Israélienne fondée il y a 25 ans, est une des principales à dénoncer la «crimes de guerre» de l’Etat hébreux. L’association fournit un travail de documentation extrêmement complet sur les violations des droits de l’homme dans les territoires occupés.
Depuis le début de l’opération à Gaza, l’association a produit un spot radio égrenant les noms d’une partie des 200 enfants tués sous les bombes. Sa diffusion a été refusée par le régulateur audiovisuel israélien, poussant l’association à introduire une pétition auprès de la Cour suprême d’Israël.
Des sionistes contre l’offensive d’Israël
La communauté juive dans le monde n’est pas en reste, et, de tous bords politiques, certains dénoncent la politique israélienne.
Roger Cohen, chroniqueur du New York Times, dénonce avec force la politique israélienne dans les colonies, bien qu’il se déclare sioniste. Dans cette tribune, il dénonce l’apparition d’un nationalisme israélien messianique, cherchant l’établissement d’un Etat israélien des rives du Jourdain à celles de la méditerranée, et reniant le droit des Palestiniens à une existence paisible dans les frontières de leur propre Etat.
Le contrôle corrosif qu’exerce Israël sur un autre peuple nourrit le mépris du puissant pour l’oppressé est une trahison du sionisme dans lequel je crois.
Aux Etats-Unis toujours, Jon Stewart, satiriste et animateur de télévision opérant sur Comedy Chanel, a été l’auteur d’une vidéo ayant énormément circulé sur la toile, où il critique vertement les opérations en cours à Gaza et les méthodes de Tsahal, ainsi que la situation dans laquelle sont acculés les civils gazaouis à cause du siège qu’opère Israël.
Israël téléphone aux habitants pour leur demander d’évacuer leurs habitations. Mais évacuer où ? Israël bloque cette frontière, l’Egypte l’autre. Sont-ils supposés nager pour sauver leurs vies ?
Au micro de Radio France Internationale (RFI) Michèle Sibony, vice-présidente de l’Union Juive Française pour la Paix, estime scandaleux que la communauté internationale n’arrête pas Israël, et considère la position de l’ONU comme une régression vis-à-vis de l’opération Plomb Durci (2008-2009), où l’organisation n’avait pas hésité à parler de crimes de guerre.
Il est scandaleux qu’on n’arrête pas Israël
Parmi ces diverses personnalités, certaines revendiquent leur attachement à Israël, d’autres en sont des critiques constants depuis des années, mais les diverses positions qu’ils ont exprimées montre que l’action de Tsahal soulève de plus en plus de critiques. Ils ont tous pour point commun à la fois leur judaïté, et la conscience que Tsahal mène à Gaza une opération d’une ampleur disproportionnée, injustifiable, et violant le droit international.
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