Comment se (ré)approprier un territoire aux conditions extrêmes, au sol mouvant, bordé de limites, tout en important le moins possible de matériaux et en assurant un habitat libre et fonctionnel ? Cette question, le Pavillon marocain l’a posée à plusieurs architectes et étudiants en architecture, de nationalité marocaine, dans le cadre d’un concours inédit présenté actuellement à la 14^e Exposition internationale d’architecture de Venise. Résultat ? Une multitude de propositions de structures habitables dans le grand désert, parfois radicales, souvent expérimentales mais toujours audacieuses. Un village fortifié le long d’un mur de sable (X-Tu architectes), une structure habitée composée d’un lieu enterré sous le sol et d’un territoire suspendu au-dessus du sol (Agence KILO), une ville compacte aux allures de collines et aux rues labyrinthiques… Ultra-créatifs, les différents projets proposés sont exposés depuis quelques semaines à Venise, sur des stèles émergées d’un parterre de sable recouvrant les 200 mètres carrés du Pavillon. Bluffant.

Baptisé In Sertum et réalisé par Omar Benchekroun pour l’agence BAO + Ultra Architettura, le projet gagnant a de l’originalité à revendre. Comprenez un triangle planté en plein désert à la structure entièrement habillée de tissus. « Comme une transposition symbolique à grande échelle des agrégations de vies créées par les familles nomades qui vivent traditionnellement regroupées à proximité d’autres tentes, explique l’équipe dans sa note d’intention. Dans ce contexte, le tissu de façade emporté par le vent, prend de nouvelles configurations, sensible au rythme de cette force extérieure qui le compose, se gonfle et flotte; ce qui rend le mur immatériel et par conséquence, l’enceinte aussi. » Un habitat fascinant à découvrir impérativement si vous êtes de passage en Italie.

14^e Exposition internationale d’architecture de la Biennale de Venise. Jusqu’au 23 novembre.
www.labiennale.org