Les femmes souffrent de discrimination au travail, aussi bien dans le recrutement qu’au moment de gravir des échelons. D’après les chiffres du HCP, à postes égaux, elles touchent 27 % de moins que les hommes. Face à ce constat, la CGEM, en partenariat avec une multinationale américaine, lance son projet Wad3éyati.
« Il y a toujours un plafond de verre, au bout d’un moment, il y a un blocage et les femmes ne peuvent pas accéder aux postes à hautes responsabilités. Elles sont très mal représentées dans les organes de gouvernance, aussi bien dans les entreprises privées que publiques », explique Rajae Tazi Sidqui, chargée de mission RSE et labels à la CGEM. En effet, elles ne constituent que 7 % des administrateurs ou membres des organes de gouvernance, d’après les chiffres de l’Institut marocain des administrateurs de 2013. La discrimination se fait également lors de la promotion des postes en interne. Aussi, les femmes profitent moins des formations assurées par l’entreprise.
Les ressources humaines polluées par les stéréotypes sexistes
En cause : les stéréotypes qui continuent d’influencer le monde de l’entreprise. « Certains pensent toujours que les femmes sont moins disponibles et moins impliquées que les hommes, explique Rajae Tazi Sidqui .«Souvent les chefs d’entreprise nous assurent qu’il n’y a aucun problème alors que la pratique est toute autre. Il faut avant tout une prise de conscience des responsables.»
Avec le projet Wad3éyati, la CGEM va réaliser un état des lieux de ce qu’il se fait dans six entreprises pilotes, puis leur recommander des actions concrètes pour diminuer les inégalités entre salariés hommes et salariées femmes : « Selon les cas, ce sera peut-être la mise en place d’un travail à distance, la création d’une crèche ou la construction d’une chambre d’allaitement, par exemple », nous explique Rajae Tazi Sidqui. Les premiers résultats de l’état des lieux sont attendus pour octobre, mais il y a un lourd travail à réaliser sur les mentalités : « Tout ne va pas changer du jour au lendemain, il s’agit d’un long parcours collectif puisque c’est tout un environnement qu’il faut changer», conclut la représentante de la CGEM.
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