Depuis 1996 et l’explicite Mangercratie, le verbe de Jah Fakoly est sans concession. Il fustige les dirigeants de son pays, matraque ceux des Etats voisins et appelle à une large mise à niveau : justice, liberté, éducation… Avec Dernier Appel, une lueur d’espoir s’installe : « Quand l’Afrique va se réveiller, ça va faire mal… Quand mon peuple va se réveiller, personne ne pourra l’arrêter ». Exilé au Mali suite à des menaces de mort, le reggaeman joint l’acte à la parole. Dans son pays d’accueil, il est à la tête d’un centre culturel, dirige un club de reggae, lance un restaurant et un studio d’enregistrement. En Côte d’Ivoire où il se rend sporadiquement, il construit des écoles et cultive des hectares de riz. Musicalement, ce nouvel album est « naturellement » dans la veine reggae avec des incursions mandingues et des instruments du terroir : la kora, le djembe, le balafon.