Festival Timitar : Agadir la polyglotte

Du 18 au 21 juin, Timitar Signes et Cultures a fait de son festival un lieu de mélanges insoupçonnés. Morceaux choisis.  

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Photo : DR

Sans fusionner avec eux, les musiciens amazighs accueillent depuis onze ans des artistes nationaux et étrangers prêts à dialoguer. Si la scène ne les met pas en contact, elle les rassemble. Ce qui  fait, en partie, la spécificité de Timitar Signes et Cultures. Un festival ouvert à des créateurs généreux, à une musique polyglotte. La part belle réservée aux artistes locaux ne se dément pas. Avec un plus large espace dédié à la relève, noble préoccupation de Brahim El Mazned, directeur artistique de cette nouba soussie. Rouayess et Rayssate voient, du coup, leur art se perpétuer dans un cadre empreint de professionnalisme. Timitar joue, parallèlement, la carte de l’universalité sans grande prétention. Sa programmation se veut fédératrice, ce qui est souvent le cas. Au démarrage cette année, la machine se révèle un brin grippée malgré une ample fiesta rocksteady livrée par l’Orchestre National de Barbès. Agadir en fête ? Cela prend vie dès le deuxième soir. Cheb Douzi se paie alors le luxe de transformer la place Al Amal en une volumineuse marée humaine. Parfait groove, bonne maîtrise des lois de la scène. Cela se poursuit le lendemain avec les Algériens Babylone qui passent le relais à Alpha Blondy dont les concerts ressemblent de plus en plus à des meetings politiques entrecoupés de chants.

Du gospel à l’urban music

Le même soir, la scène du Théâtre de Verdure déroule son tapis aux swinguants Campbell Brothers, puisant dans le gospel électrifié. Imagination leur succèdent, passablement boiteux mais enchantant l’assistance à coups de vieilles scies funk : Music & Lights, Flash-back, Just an Illusion… La soirée de clôture rassemble plus de 120 000 personnes venues acclamer la tonitruante Najat Aatabou après le ronronnement policé de Hany Shaker. Timitar est également une plateforme (scène Bijawane) qui invite la musique urbaine. Elle s’est ouverte le week-end dernier à Muslim, Noumidia, MC Connexion… En ratissant large, le festival reste fidèle à ses ambitions.

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