En mordant le défenseur italien Giorgio Chiellini lors du match opposant l’Uruguay à l’Italie, l’Uruguayen Luis Suarez s’est attiré les foudres de la Fifa, qui a décidé d’étudier l’incident. Le joueur risque deux ans ou 24 matchs de suspension pour son geste. L’attitude du joueur est « prévisible au vu de (ses) antécédents », selon le psychologue anglais spécialisé dans le sport, Tom Fawcett.
2 juillet 2010, Luis Suarez « gardien de but »
Le Ghana et l’Uruguay se disputent une place de demi-finale de la Coupe du monde sud-africaine au Soccer City de Johannesburg. Le match est tendu entre les deux équipes, qui semblent se diriger vers une séance de tirs aux buts.
Durant les arrêts de jeu de la seconde période de la prolongation, le Ghana bénéficie d’un bon coup-franc aux abords de la surface uruguayenne. Luis Suarez arrête le tir du milieu de terrain ghanéen, Stephen Appiah, sur la ligne. Le rebond est repris par Dominic Adiyah qui voit son coup de tête arrêté par… la main de Suarez. Logiquement, le penalty est sifflé par l’arbitre qui expulse également Luis Suarez. Les Black Stars perdront finalement aux tirs aux buts. A l’issue du match, le « Pistolero » (son surnom, ndlr) qualifie son geste de « plus bel arrêt de la Coupe du monde ». La légende est en marche.
22 novembre 2010, Luis Suarez, l’enragé (acte 1/3)
L’Ajax d’Amsterdam et le PSV Eindhoven s’affrontent pour ce qui est un choc de l’Eredivisie (le championnat néerlandais, ndlr). Une échauffourée se produit entre les joueurs des deux équipes. Otman Bakkal, le milieu du PSV, provoque Luis Suarez en lui écrasant le pied. Le « Pistolero » dégaine en mordant l’épaule du joueur d’origine marocaine, un geste qui deviendra sa marque de fabrique.
La fédération néerlandaise punira l’Uruguayen en le suspendant pour sept matchs de championnat. Le quotidien Amstellodamois De Telegraaf attribue à Suarez le doux sobriquet de « cannibale de l’Ajax ». Après ce geste, l’Ajax rentre en contact avec plusieurs clubs et finira par vendre son joueur à Liverpool contre 26,5 millions d’euros.
15 octobre 2011, Luis Suarez, roi de la finesse
Un match à enjeu se joue entre Liverpool et Manchester United. Ce « derby of England » est particulièrement tendu entre Luis Suarez et le latéral gauche du club mancunien Patrice Evra, qui se provoquent tout au long de la rencontre, qui se conclut sur un 0-0. Interrogé par Canal+, le Français accuse le joueur uruguayen de racisme.
Une enquête est ouverte par la fédération anglaise qui publie, en décembre 2011, un rapport de 115 pages sur l’incident. Selon ce rapport, le mot « negro » aurait été utilisé cinq fois par Suarez durant la rencontre. Celui-ci se défend en arguant que l’expression est couramment utilisée en Amérique du Sud pour designer, de manière amicale, une personne de couleur. L’argument est rejeté par l’instance du football anglais, qui condamne le « Pistolero » à huit matchs de suspension. Lors de la confrontation suivante entre les deux équipes, Luis Suarez refuse de serrer la main d’Evra.
21 avril 2013, Luis Suarez, l’enragé (acte 2/3)
Le 21 avril 2013, Liverpool affronte Chelsea pour une rencontre décisive de Premier League. Luis Suarez ressort sa marque de fabrique, et mord le défenseur des Blues, Branislav Ivanovic, au niveau du bras. Le geste n’est pas remarqué par l’arbitre. Une erreur qui aura une incidence sur le match, car l’Uruguayen marquera le but égalisateur pour Liverpool dans cette rencontre qui se conclut sur un score de 2-2.
Suarez écope de 10 matchs de suspension pour ce geste. Il marque la saison 2013-2014 de son empreinte en devenant le meilleur buteur du championnat anglais. Il est également élu meilleur joueur par ses pairs et la presse. Suite à ces récompenses, de nombreux journalistes croient que le joueur est devenu mature… Jusqu’à cette troisième morsure d’enragé sur Chiellini.
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