Faiçal Azizi : «Le théâtre peut faire vivre son homme»

Photo : Alice Dufour-Féronce

Smyet bak ?

Driss Azizi.

Smyet mok ?

Aïcha ben Maimoun.

Nimirou d’la carte ?

N447477.

Pas trop déçu que vos fans vous appellent Habib, votre personnage dans Kaboul Kitchen ?

Au contraire. C’est grâce à lui que beaucoup de personnes ont pu me connaître. Habib est un personnage que j’ai construit à partir du scénario et que j’ai travaillé jusqu’à ce qu’il devienne l’un des personnages principaux de la série. Sa personnalité est très éloignée de la mienne, mais je la retrouve facilement quand il le faut.

D’où vient l’expression « ça craint du cul », qui a fait la notoriété de votre personnage ?

Elle  était dans le scénario. J’ai longtemps cru que c’était une expression qui  existait réellement, du coup je la prononçais de manière spontanée. Ce  n’est qu’après que j’ai su que c’était une création du scénariste.

Ça vous fait quoi d’être un Tétouanais à Rabat ?

Rabat est comme une belle femme qui a  été gâtée pendant son enfance, et qui a dû assumer de lourdes  responsabilités ensuite. Elle n’est ni stressante, ni excessivement  calme. C’est là que j’ai commencé et où j’ai tous mes repères.

K’lma, votre groupe de musique, semble se séparer et se reformer tous les deux ans. C’est une manière de rester dans l’actualité ?

Nous sommes bel et bien de retour. Se séparer a du bon, parfois. Nous sommes agréablement surpris par la manière dont nous avons tous changé. On prépare même un album, qui s’appellera K’lma lui aussi.

Vous êtes un incontournable de la compagnie Dabateatr, est-ce que le théâtre fait vivre son homme ?

On a usé et abusé de cette question. Ma réponse a toujours été oui. Pour moi, tant qu’on sait faire quelque chose et qu’on applique une stratégie adaptée, on peut vivre de sa passion. Même si c’est collecter des fourmis.

Vous avez été refoulé à l’aéroport de Marseille pour un problème de visa, mais avant de vous renvoyer, les douaniers ont pris des selfies avec vous. Ça vous arrive souvent ?

A entendre ça, on dirait que j’ai voyagé clandestinement (rires). C’était à cause de la carte de séjour française « Talents et compétences », dont on m’a mal expliqué les modalités. Du coup, j’ai raté une étape de la démarche à suivre et j’ai été arrêté à l’aéroport. Les douaniers m’ont reconnu et très bien traité. La suite, vous l’avez déjà énoncée.

Vous êtes passé du blond platine à un style Toutankhamon, que vous avez interprété dans un documentaire. Une prochaine métamorphose en vue ?

Le look que je cherche à adopter ressemble à ma musique : androgyne, comme mon chant. Je  chante avec des émotions indéfinies, entre féminité et masculinité.

Vous avez brièvement travaillé à la médiathèque de la mosquée Hassan II à Casablanca. Quel souvenir en gardez-vous, le salaire ou la charge de travail ?

J’y ai passé trois mois à surfer sur Facebook. Lorsque je proposais des projets culturels ou artistiques, on les rejetait, prétextant que nous étions dans une mosquée. J’en ai eu marre et j’ai démissionné. Mes collègues m’ont pris pour un fou. Pour eux, on ne peut pas quitter un boulot pareil, où l’on est payé à ne rien faire. Avec le temps on peut même être promu fonctionnaire fantôme.

Antécédents

1986 : Voit le jour à Tétouan

 2006 : Cofonde le groupe K’lma

 2007 : Rejoint Dabateatr

 2008 : Obtient son diplôme à l’ISADAC

 2011 : Est choisi pour incarner Habib dans la série Kaboul Kitchen diffusée par Canal +

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