A l’occasion du coup d’envoi de la Coupe du monde de football, et de la journée mondiale contre le travail des enfants, l’Organisation mondiale du travail (OIT) lance sa campagne « Carton rouge au travail des enfants ». D’après les estimations, le fléau concernerait 168 millions d’enfants dans le monde (soit 15 % de leur nombre total).
La chanson Til everyone can see est l’hymne de cette campagne. Ecrite par Mike Einziger et la violoniste Ann Marie Simpson, elle est interprété par une équipe de musiciens et chanteurs, dont Pharrell Williams :
Un événement artistique en plein air s’est déroulé à Rio de Janeiro. Plus de 1 000 personnes se sont rassemblées pour former un moulinet humain géant, emblème du Programme international pour l’abolition du travail des enfants (Ipec).
Tous ceux qui soutiennent la campagne sont invités à publier une photo d’eux accompagnée du fameux carton rouge. Le producteur Johnny Harris, le pape François, Aung San Suu Kyi ou encore le footballeur français David Ginola se sont déjà prêtés au jeu. L’idée est avant tout d’attirer l’attention sur le phénomène.
8 % des enfants marocains concernés
Au Maroc, environ 8 % des enfants de 5 à 14 ans travaillent, d’après les chiffres publiés 2014 par l’Unicef. Pourtant, le code du travail stipule que « les mineurs ne peuvent être employés ni être admis dans les entreprises ou chez les employeurs avant l’âge de 15 ans révolus ».
D’après l’enquête nationale sur l’Emploi de 2000, la plus récente publiée, 84 % des enfants concernés travailleraient dans l’agriculture. Les régions rurales sont les plus touchées : celles de Doukala, de Tadla et du Gharb notamment. Le pourcentage des enfants au travail fréquentant en même temps l’école n’est que de 12 %.
En plus d’être contraints de travailler, ces enfants marocains sont parfois maltraités. C’est notamment ce qu’a pointé du doigt un rapport de l’ONG Human Rights Watch de 2012. On peut y lire que plusieurs filles sont battues et / ou violées par leur employeur.
L’une d’entre elles a déclaré à l’ONG :
La femme de l’employeur ne me laissait pas m’asseoir. Même si j’en avais fini avec mes tâches… si elle me voyait assise, elle me criait dessus.
Toujours d’après ce rapport, les filles interrogées gagnent en moyenne 545 dirhams par mois. Certaines ne connaissent même pas leur salaire, généralement négocié entre les parents et l’intermédiaire ou l’employeur potentiel.
Comme le rappellent les organisations internationales concernées, l’enjeu d’une mobilisation comme celle du « Carton rouge » est d’accélérer le progrès déjà réalisé en la matière. En 13 ans, le travail des enfants a diminué de plus de 30 %.
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