1. MAT
Les Tétouanais sont sacrés champions 2014 avec les mêmes principes de jeu que ceux qui les avaient portés au titre en 2012. Attaques placées, jeu de passes léché, recherche du décalage, possession de balle… Aziz El Amri est un technicien qui a une idée précise de la manière dont doit jouer son équipe. En place depuis 2011, un record chez nous, il est le grand architecte du succès des nordistes. Stabilité également dans l’effectif, puisque les Jahouh, Khadrouf, Kerouch, Melhaoui et Yousfi étaient déjà là en 2012. Il faut leur ajouter Zouhair Naim, un recrutement malin puisque personne n’attendait l’attaquant de Beni Mellal à ce niveau. Le MAT a été leader depuis la première journée, et malgré une phase retour plus difficile, il a su résister au come back du Raja. Toute la saison, Tétouan a été porté par son public, un phénomène récent dans cette région qui, il y a peu, se passionnait uniquement pour la Liga espagnole. C’est désormais une place forte du football marocain, un modèle pour les clubs qui, trop souvent, acceptent la domination de l’axe Rabat/Casa et se contentent de jouer les places d’honneur. Le MAT ira jouer la Coupe du monde des clubs et la Ligue des champions africaine sans complexe. Ils ont là l’occasion de franchir un nouveau palier. Bravo.
2. RAJA
La saison des Verts est étrange. Un départ poussif, une Coupe du monde des clubs glorieuse, un retour en championnat difficile, avant un réveil spectaculaire dans les phases retour. A la 19e journée, ils sont à 15 points des leaders tétouanais, et leurs supporters ont déjà fait leur deuil du titre. La faute à un manque de concentration flagrant en championnat et à une incapacité à mettre le bleu de chauffe dans les matchs à l’extérieur. Mais quand ils accueillent le MAT pour l’avant-dernière journée, c’est une équipe transformée qui reprend la place de leader. L’ampleur du score (5/0), la qualité du jeu et l’euphorie dans les tribunes laissent penser que le dernier match à Safi sera une formalité… Pas du tout. Ils retombent dans leurs travers du début de championnat, et tout le monde connaît la suite. Reste au final l’impression que l’équipe s’est réveillée trop tard, et que malgré plusieurs prestations convaincantes, elle n’a pas su terminer le boulot.
3. FUS
Souvent présenté comme un club modèle, en raison de la rigueur de sa gestion et de la stabilité de son staff, le FUS cale devant la dernière marche, celle qui aurait pu la porter à un premier titre de champion. Après une année 2011 exceptionnelle (Coupe de la CAF et Coupe du trône) et une saison 2012 où ils ont perdu le championnat lors de la dernière journée, on s’attendait à mieux cette saison où, finalement, ils n’ont jamais semblé disputer le titre. Le FUS s’est installé dans son ancien stade du centre-ville, le complexe sportif Moulay Hassan, sans pour autant résoudre le principal problème de cette équipe : son manque de popularité. Sellami remercié, c’est Walid Regragui qui sera sommé de faire mieux l’an prochain.
4. KACM
Même s’ils s’étaient promenés en Botola2, personne ne s’attendait à les voir à ce niveau. Hicham Dmiai monte son effectif avec peu de moyens. Il vise les joueurs mûrs, les bons pères de famille parce que les nuits de Marrakech peuvent être un danger fatal. Il fabrique une équipe solide, défensive, peu spectaculaire mais très compliquée à affronter, et se retrouve aux premières places. Les tauliers s’appellent Zitouni ou Nelson, le Cap-verdien, tous les deux ont 36 ans. Longtemps, les Marrakchis talonnent les leaders tétouanais, se posent en candidats au titre avant de baisser de rythme en seconde partie de saison. Dans la phase retour, ils ne sont plus la surprise mais une équipe attendue, qui doit faire le jeu, une équipe à qui on laisse le ballon. Le jeu offensif montre alors ses limites, à l’image de Soufiane El Bahja, doué mais encore un peu tendre. Au final, ils terminent troisièmes, belle performance pour un promu. Et maintenant ? Si le club réussit à régler ses éternels problèmes financiers, il trouvera en la personne de Hicham Dmiai le manager capable de le porter plus haut, avec un effectif plus complet. Sinon, on continuera à se demander comment une ville comme Marrakech ne parvient pas à trouver les ressources financières nécessaires pour s’offrir l’équipe qu’elle mérite.
5. DHJ
Personne n’aurait pensé voir les Jdidis réaliser une telle saison. Il y a dans cette équipe de vrais bons joueurs (Karnass, Hadraf, Chagou, Gadoum…), du genre de ceux qu’on s’attend à voir débarquer dans un club de calibre supérieur. Mais ils sont restés, et ils ont conquis le premier titre du club, une Coupe du trône obtenue de haute lutte. Abdelhaq Benchikha, l’entraîneur algérien, y est pour beaucoup. L’élimination en Coupe d’Afrique contre les Egyptiens d’Al Ahly a été dure à avaler. Elle leur coûte sans doute quelques places au classement, mais elle ne cache pas l’essentiel : cette équipe a été une des belles surprises de notre Botola. Et elle a parfaitement les moyens d’aller plus haut…
6. WAC
La maison rouge, après deux saisons loupées, démarre sous la pression des supporters. Il faut des résultats, et vite. Talib est aux commandes, il est contesté dès les premiers matchs. On lui reproche de manquer d’envergure. L’entame de la saison est moyenne. Rien d’irrattrapable, mais le public est déjà à bout, car il voit flotter le spectre d’une troisième année blanche. En novembre, un tonitruant tifo « Akram Ir7al » est porté par les Ultras- winners en plein derby. C’est pourtant Talib qui est remercié en février. On parle de Fakhir pour le remplacer, mais l’ancien coach des Verts refuse le challenge, il a trop à perdre dans l’affaire. C’est l’ancien joueur Cherif qui hérite de la mission. Sa nomination est perçue comme un camouflet de plus par le public des Rouges. Il s’agit clairement d’un manque d’ambition affiché, une façon d’admettre qu’on va se contenter d’expédier les affaires courantes. Le WAC termine sa saison péniblement, devant des tribunes vides. Mais le vrai match se joue dans les coulisses. Akram a annoncé se retirer en fin d’année, deux ans avant la fin de son mandat. La course à la succession est lancée, c’est elle qui est importante. Il faut tourner cette page, vite…
7. FAR
La grosse cylindrée était très attendue. Déjà très forts en 2012, les militaires semblaient invincibles en 2013 avec l’incorporation de Abdeslam Benjelloun, Anas Zniti et Bilal Biyat, tous les trois très sollicités par les clubs casablancais. En revanche, ils perdent leur maître à jouer, Kaddioui, parti au Golfe rentabiliser légitimement son talent. L’effectif, sur le papier, semble largement capable de jouer le titre. Mais voilà, ils commencent par virer (par sms !) l’entraîneur Abderrazak Khayri en fin de saison 2013, malgré une belle seconde place et un jeu convaincant. Ils démarrent donc avec Aziz Milani secondé par Ouchella, qui quitte rapidement le navire. Victime d’un départ plutôt poussif, Milani est poussé vers la porte. C’est Dahane qui prend en charge l’équipe, avant que Taoussi ne reprenne son poste en novembre. C’est compliqué à suivre, les militaires ne nous avaient pas habitué à pareil cirque. Mais ce n’est pas fini. A peine installé, Taoussi explique qu’il estime toujours être l’entraîneur du Mountakhab, un geste technique peu apprécié par son nouveau club. Clairement, il n’a pas la tête aux FAR… Au final, l’équipe bafouille son football et ne parvient jamais à jouer les premiers rôles. Pire encore, ils sont contraints à l’exil à El Jadida, leur stade de Rabat étant engagé dans une de ces longues réfections dont notre pays a le secret. La saison difficile se termine par une très anonyme 7e place. Un énorme gâchis.
Les relégués
ASS. L’équipe n’a passé qu’une saison au sein de l’élite. Tous les ingrédients de l’échec sont présents. Un ancien président poussé vers la sortie par le public et qui se fait remplacer par son gendre. Des caisses vides qui ne permettent pas de fixer un effectif de qualité. Une équipe qui monte de Botola2 avec un entraîneur, Houssine Ouchella, qui ne poursuit pas l’aventure. Des supporters engagés dans un bras de fer avec les dirigeants… Dans ces conditions, la descente est logique.
WAF. Depuis sa montée en 2009, le WAF a frôlé deux fois la relégation, sauvé in extremis en 2011 et 2012, décrochant la 14e position. Pourtant, ce club est capable de détecter de bons jeunes dans les petites équipes de Fès et de les vendre ensuite aux « grands » : El Ouardi et Anouar aux FAR, El Ouadi au Raja. Insuffisant cette année pour décoller d’une dernière place où le club s’est installé au sortir d’un départ pénible et où il récolte trois points en neuf matchs. Précisons que le WAF a également vu se succéder sur le banc de touche pas moins de quatre entraîneurs…
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