Le 9e congrès national du Parti du progrès et du socialisme s’est déroulé sans grandes surprises. Mais Nabil Benabdallah a dû batailler dur pour arracher un deuxième mandat.
Il devait prendre fin le 1er juin, mais le neuvième congrès du PPS a été prolongé d’une journée. C’est que parmi les 2140 congressistes présents, 1600 d’entre eux aspiraient à figurer dans la composition du nouveau comité central, instance qui a la haute main sur les décisions du parti. « Nous avons été dépassés par le nombre de congressistes et avons été amenés à élire un comité central de 1020 personnes », admet un membre de la direction sortante. Pour les candidats au poste de secrétaire général, l’ambiance est tendue. Surtout pour Nabil Benadallah, dont les challengers ont demandé une élection directe par le congrès. Les travaux amorcés le 30 mai ont dû être, à maintes reprises, interrompus pendant des heures. Il n’y avait que l’intervention des sages du parti de feu Ali Yata, Ismaïl Alaoui en tête, pour calmer les esprits échaudés des camarades.
Des candidatures pour la forme
Cinq cadres du PPS disputaient à Nabil Benabdallah le poste de secrétaire général. Parmi eux, les anciens ministres Saïd Saâdi et Nouzha Skalli, en plus de M’Hammed Grine, vieux routier de la formation. « Sauf qu’on ne peut pas convaincre des centaines de congressistes en martelant qu’il faut se retirer du gouvernement », commente un cadre du PPS, raillant le mot d’ordre de Saïd Saâdi et M’Hammed Grine. A l’élection des membres du comité central, tous les candidats annoncent leur retrait. Nouzha Skalli, sans grand fracas, Saâdi et Grine en claquant la porte, dénonçant des « pratiques étrangères au parti » et se disant victimes d’intimidations. Toujours est-il que le 2 juin, en milieu d’après-midi, Nabil Benabdallah devient le seul candidat à sa propre succession. Il remporte le scrutin à 98%, avec 861 voix sur les 880 suffrages exprimés. De quoi souffler en attendant le prochain défi : réunir, dans un délai maximum de quinze jours, le comité central afin de procéder à l’élection du bureau politique.
Camarade Benkirane
Le grand gagnant ne doit pas être le seul à se frotter les mains. Avec la réélection de Benabdallah, Abdelilah Benkirane est désormais tranquille pour sa majorité, puisque le 9e congrès du PPS a entériné, à l’unanimité, le rapport politique qui salue la participation du parti au gouvernement. « Nous restons fidèles à notre ligne politique et à nos engagements antérieurs pour les intérêts du pays », affirme Karim Taj, membre de la direction sortante. En attendant le congrès du Mouvement Populaire à la fin de ce mois, Abdelilah Benkirane n’a plus aucun souci à se faire. « Plus que cette unanimité autour de la participation au gouvernement, ce que nous avons gagné est plus précieux : l’unité du parti, qui est sorti indemne de ce neuvième congrès », poursuit Karim Taj. Et les leaders qui ont quitté le congrès, alors ? « Nous n’exclurons personne et ferons tout ce qui est possible pour que chaque militant trouve sa place au sein du PPS », répond un autre dirigeant. A la fin de la grand-messe du PPS, Nabil Benabdallah a reçu un message de félicitations de Mohammed VI. Une page est tournée en attendant le prochain congrès, dans quatre ans.
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