Se prendre en photo devant un monticule d’ordures, voici le principe du mouvement « selfie poubella ». L’idée : alerter les pouvoirs publics tunisiens de l’état d’insalubrité du pays. Depuis la chute de l’ancien régime il y a plus de trois ans, le service de ramassage des ordures n’est plus assuré dans certaines régions.
Lors du lancement du mois de la propreté le 10 avril dernier, Abderrazek Ben Khalifa, secrétaire d’Etat chargé des affaires locales, estimait à 300 000 le nombre de tonnes de déchets accumulés dans les rues du pays. Il avait précisé que les déchets de construction avait augmenté en 2013 mais que la majorité des municipalités ne disposaient pas d’équipements nécessaires pour s’en débarrasser.
Lancée le 16 mai 2014, la page facebook sur laquelle les internautes postent leurs autoportraits est déjà suivie par 13 000 personnes. Des centaines de clichés ont été publiés. Sur Twitter, les Tunisiens utilisent le hashtag #SelfiePoubella.
‘Trash selfie’ campaign calls for a cleaner Tunisia – http://t.co/4k9NZCVIlS #SelfiePoubella pic.twitter.com/4A9CY70xPN
— The Stream (@AJStream) 22 Mai 2014
Poubelles débordantes, montagnes de sacs plastiques, marres de bouteilles sont utilisées pour « montrer aux responsables de ce pays le vrai visage de nos rues et la pollution de l’environnement« , comme l’explique la présentation de la page facebook.
Un visage qui contraste avec celui que cherche à promouvoir l’Etat pour attirer les touristes. Ces photos font en effet écho à celles que la ministre du tourisme Armel Karboul poste sur son compte Instagram, sur fond de somptueux hôtels et tapis rouges.
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