Les grands taxis dans l'attente d’une réglementation générale

Plus de 50 000 grands taxis sillonnent les routes du Maroc, pour la plupart des Mercedes 240 avec plus d’un million de kilomètres au compteur.

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Crédit : Yassine Toumi

Le gouvernement devrait instaurer une prime à la casse de 50 000 dirhams pour inciter les chauffeurs à abandonner leur véhicule au profit de nouvelles Dacia Lodgy. C’est en tout cas ce qui avait filtré d’une commission interministérielle tenue fin mai. Une réforme qui s’est faite longtemps attendre, et qui se heurte à l’incrédulité d’une profession qui se sent négligée par les autorités.

« Cette rumeur de subvention n’existe pas. Nous nous subventionnons nous-même, en faisant des crédits pour acheter des nouvelles voitures », signale ainsi Mohamed Faouzi, un chauffeur de taxi touristique. Il vient tout juste d’acquérir une nouvelle voiture et affirme n’avoir touché aucune prime. « On ne veut plus de ce problème d’entassement, 2 devant, 4 derrière… Nous voulons que chaque citoyen ait sa place pour qu’il soit à l’aise, qu’il se sente dans un taxi », déclare M. Faouzi qui trouve que la Mercedes ne convient plus au tourisme : « Le touriste a besoin de voyager dans le confort. La Mercedes circule avec le bruit assourdissant du moteur, la fumée et les cafards qui rentrent même à l’intérieur de la voiture. »

Revendications sociales

Outre le renouvellement du parc automobile, les chauffeurs de taxis ont également d’autres revendications que Houcein Ait Lmouden, chauffeur de grand taxi, juge plus urgentes, notamment celle de lutter contre l’économie de rente ou la mise en place d’un programme de couverture sociale pour les professionnels du secteur : « Nous demandons que ce métier soit réglementé, que tout le monde ait ses droits. Il y a des chauffeurs qui ont fait des études, ils ont des licences, des masters, mais ils souffrent tous dans ce secteur ».

Au lieu des grimates, il souhaite que le ministère de l’Intérieur donne une autorisation de travail pour tous les professionnels du secteur.

Les syndicats du secteur du transport tentent eux aussi de « mettre la pression » sur le gouvernement. Ils demandent que les chauffeurs de taxis bénéficient de l’assurance de la Caisse nationale de sécurité sociale. « Le conducteur professionnel doit également avoir une autorisation pour réclamer ses avantages. Dans le cadre d’un cahier des charges, on lui attribue une bonne voiture, un uniforme », commente Mustapha Chaoune, Secrétaire général du Syndicat marocain des professionnels du transport.  « Nous appelons le gouvernement et particulièrement le ministère de l’Intérieur à nous donner les subventions nécessaires au renouvellement du parc des grands taxis. Comme tout le monde le sait, ce parc est vétuste, aujourd’hui les voitures ont plus de 30 voir 35 ans d’usage », précise-t-il.

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