Peu médiatisé, le mouvement de protestation à Bahreïn ne faiblit pas, et ce malgré la forte répression qu’il rencontre.
On l’appelle « la révolte oubliée ». Le printemps bahreïni, qui a débuté en 2011, connaît des manifestations aussi grandes que celles d’autres pays arabes en ébullition. En plus des revendications portant majoritairement sur le droit à l’emploi et l’accès au logement, la population bahreïnie, chiite à 70%, demande aussi plus d’égalité religieuse : les chiites sont exclus du secteur public et des institutions stratégiques. Leurs partis politiques ne disposent que de peu d’influence sur la marche politique du pays, malgré leur forte représentativité : le roi de Bahreïn, Hamed ben Issa Al Khalifa, ainsi que la totalité des membres du gouvernement, sont sunnites.
Si, au début, les manifestations étaient pacifiques, la forte répression policière, ainsi que l’intervention de militaires saoudiens pour appuyer les autorités bahreïnies, ont radicalisé la contestation. Le bilan, de 2011 à aujourd’hui, s’élève à plus d’une centaine de morts. Parmi eux, Sayed Mahmud Sayed Mohsin (photo), 15 ans, tué par les forces de l’ordre lors d’une manifestation à Manama, le 21 mai.