Chafik Chraïbi : les arrestations de médecins pour avortement illégal sont « ridicules »

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Le professeur Chafik Chraïbi. Crédit: AFP

Chafik Chraïbi, gynécoloque-obstétricien, milite pour la lutte contre l’avortement clandestin et déplore l’arrestation le 26 mai d’un médecin et de son équipe à Fès.

Les arrestations de médecins qui pratiquent des avortement sont de plus en plus fréquentes, alerte Chafik Chraïbi, chef du service gynécologie et obstétrique à l’hôpital des Orangers à Rabat et président de l’AMLAC (Association marocaine de lutte contre les avortements clandestins). La dernière en date remonte au lundi 26 mai. Un médecin généraliste accusé de pratiquer des avortements clandestins à Fès a été arrêté, ainsi que l’ensemble de son staff et onze femmes présentes sur les lieux. Chafik Chraïbi dénonce ces arrestations qu’il considère comme « ridicules » dans la mesure où « l’effectif des médecins au Maroc est très insuffisant »

Le président de l’AMLAC dénonce une certaine « hypocrisie sociale »

« Tout le monde sait que des avortements illégaux ont lieu chaque jour et pourtant la police ne réagit que lorsqu’il y a plainte ou des dénonciations anonymes ». 

Une nécessité… économique

Pour Chafik Chraïbi, si l’arrestation du médecin est « malheureuse », il est encore plus désolant d’embarquer avec lui son équipe pour non-dénonciation :

«L’assistante, la secrétaire ou encore la femme de ménage n’ont pas d’autre choix que de se taire pour ne pas perdre leur travail, même si elles touchent un salaire de misère. »

Selon lui, la solution est de libéraliser l’avortement, notamment dans le cas où la santé (physique, psychique et social) de la mère est menacée :

 « Cela aura des retombées positives car les conditions sanitaires et médicales seront meilleures. Le coût sera réduit aussi bien pour l’Etat que pour les patientes »

Un débat sur l’avortement

Le débat autour de la légalisation de l’avortement est ouvert depuis plusieurs années. L’Amlac organise le 9 juin prochain une grande réunion, et espère la présence du ministre de la Santé, Houcine El Ouardi (PPS), et de représentants de plusieurs partis politiques, dont l’Istiqlal.

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