Plus d’une année après le procès de Gdeim Izik, les familles des victimes de ces manifestations ont profité de la visite de la haut-commissaire de l’ONU pour dénoncer la politisation de ces évènements et annoncer leurs intentions.
Les familles des victimes de Gdeim Izik sortent de leur silence. A l’occasion de la visite de Navanethem Pillay, la haut-commissaire aux droits de l’homme, ces familles lui ont adressé une lettre où elles dénoncent, entre autres, la « partialité des organes des Nations Unies chargés des droits de l’Homme ».
Instrumentalisation des droits de l’Homme ?
Les familles des victimes de Gdeim Izik s’opposent aux tentatives pour « politiser le dossier et le détourner de sa nature criminelle et pénale pour en faire un dossier politique ». Elles considèrent notamment que la question des droits de l’Homme a été exploitée « à des fins politiques ».Les familles des victimes de Gdeim Izik jugent d’ailleurs que les actions et la communication de l’institution dirigée par Ban-Ki Moon « vont unilatéralement dans le sens de la défense des accusés, au mépris du droit à la vie de nos victimes ».
A noter que le conseil de sécurité de l’ONU avait « déploré » les raids de policiers marocains sur les camps de Gdeim Izik. Dans la première version de son rapport sur le Sahara, présenté en avril dernier, Ban-Ki Moon avait souligné la nécessité de surveiller de manière « durable, indépendante et impartiale » le respect des droits de l’homme dans la région.
Constitution d’une partie civile
Les familles des victimes reviennent également sur le déroulement du procès de Gdeim Izik dont elles estiment être « la partie la plus lésée par la présentation du dossier devant le tribunal militaire ». Ces dernières dénoncent les 10 jours d’audience dont a bénéficié la « voix des accusés ». Elles saluent la réforme du code de justice militaire, qui leur permet désormais « de se constituer partie civile et de faire entendre leur voix ».
Pour rappel, les manifestations de Gdeim Izik, qui ont eu lieu entre octobre et novembre 2010, ont causé la mort de 11 membres des forces auxiliaires marocaines et de 36 membres du Polisario. Vingt-quatre activistes du Polisario, parmi lesquels Naâma Asfari, ont été condamnés à des peines allant de 25 ans de prisons à la perpétuité.
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