La nouvelle génération de salariés ne veut plus du patron charismatique et grand manitou, mais d’un leader à l’écoute qui les coach. Ce sont les conclusions d’un livre blanc sur le leadership présenté mardi 27 mai par le Cesem.
Il existe un «divorce entre les salariés et leurs leaders au Maroc», assène Driss Ksikes, directeur du Cesem (centre de recherche de HEM) et éditeur du livre blanc le leadership dans les entreprises marocaines, présenté mardi 27 mai à Casablanca.
Ce document est le fruit d’une enquête de terrain qui s’est déroulée de septembre à décembre 2012 et le résultat du travail de deux enseignants chercheurs, El Mostapha Bensalem et Adib Bensalem. Il en ressort des recommandations et de constatations pour améliorer le leadership qui reste encore le talon d’Achille des entreprises marocaines.
Des salariés plus exigeants
Ainsi, « 42% des collaborateurs interrogés dans le cadre de l’enquête ne reconnaissent pas le leadership de leur manager direct », peut-on lire dans ce livre blanc.
Pourtant, les salariés marocains de leur côté évoluent et deviennent «de plus en plus informés, connectés, critiques et créatifs». L’enquête révèle que la nouvelle génération est demandeuse d’un «leadership d’encadrement et de coaching»
Le manager de leurs rêves «encourage le travail d’équipe, pratique un management participatif, et a le sens de l’écoute ». Il doit également être compétent, respectueux de ses collaborateurs et enfin être un bon communicateur. Partant de ce constat, les rédacteurs de cette étude ont listé une série de recommandations à l’endroit des écoles, des universités, des directions des ressources humaines et à la société civile
Exit le leader colérique et impulsif
Pour Driss Ksikes, la qualité de leader doit être inculquée dès le bas âge, notamment aux enfants dans les écoles primaires et secondaires, et ce en « formalisant la distribution équitable de responsabilités diverses aux élèves ».
Afin de développer les qualités d’un leadership intelligent et à l’écoute, « les managers doivent abandonner l’exercice d’un pouvoir unidirectionnel et autoritaire ». Au Maroc, on reste trop tributaires du «supposé charisme d’un leader impulsif, colérique, à l’ego surdimensionné qui n’est plus perçu comme efficace ni opérationnel ». Driss Ksikes appelle les directions des ressources humaine de « renforcer la qualité d’écoute et de compétence comportementale des leaders et le potentiel de leadership des cadres intermédiaires ». Il appelle aussi les responsables de l’enseignement supérieur, les entreprises et la société civile à « créer des lieux de débat et de réflexion sur le leadership ».
Le site economia.ma publie quelques extraits de l’étude. L’intégralité du document sera téléchargeable sur ce site vers la m-juin.
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