Kadija, une réfugiée congolaise qui a vécu les pires atrocités de la guerre, a retrouvé son enfant dont elle a été séparée sur une plage marocaine il y a de cela deux ans.
A l’aéroport d’Orly, à Paris, Kadija est impatiente d’accueillir son fils et se prépare aux retrouvailles. La congolaise se dit stressée par quelque chose qu’elle ne peut pas expliquer. Elle confie à France Inter: » il y a de la joie, de la peur. Je suis vraiment stressée ».
Et pour cause, cette femme âgée de 42 ans a vécu un véritable calvaire en perdant de vue son fils il y a de cela 2 ans. C’était sur une plage au Maroc, au moment d’embarquer sur un zodiac pour traverser clandestinement vers l’Europe.
«J’étais très fatiguée, alors un monsieur qui était dans notre groupe m’a aidée. Il a pris Ridji dans ses bras (…). Moi j’étais dans la fin du groupe, parmi ceux que la police marocaine a arrêtés. Je ne voyais plus mon enfant. J’ai cru que je l’avais perdu pour toujours », raconte-t-elle à France Inter.
Ce qui a décidé cette femme à tenter l’aventure de l’immigration illégale en 2000, ce sont les affres de la guerre et les sévices qu’elle a vécue dans son pays d’origine.
Un périple de 5.000 Km
« La guerre civile était terrible. Moi, j’ai été enlevée par les rebelles, violée pendant 8 jours avant de réussir à m’évader », témoigne-t-elle au micro de la radio française. Elle raconte son périple de 5.000 kilomètres qui l’a finalement mené en Europe : de la brousse, en passant par le désert jusqu’à arriver à Alger où elle a accouché de Ridji. Kadija s’est réfugiée en Algérie durant cinq ans, mais sa misère l’a poussé à tenter la traversée vers l’Europe. Elle a payé des passeurs qui l’ont emmené sur les côtes marocaines. C’est au moment du départ, qu’elle est séparée de son fils.
En réalité, l’enfant, alors âgé de 5 ans, a été secouru par des policiers espagnols. Il a ensuite été placé dans un foyer pour mineurs isolés à Melilia. La Croix rouge a mené une enquête, lançant plusieurs avis de recherches et entamant beaucoup de démarches administratives. C’est ce qui a permis à Kadija de retrouver son fils.
« Nous ne serons plus jamais l’un sans l’autre »
En deux ans, Kadija a versé beaucoup de larmes mais elle a quand même refait sa vie. Aujourd’hui elle a une fille de 15 mois et elle pleure de joie. Elle dit: » j’ai eu tant de larmes de tristesse mais là ce sont bien des larmes de joie » avant de poursuivre, » il est là avec moi et nous ne serons plus jamais l’un sans l’autre ». Le jeune Ridji, qui a aujourd’hui 7 ans, est heureux d’avoir retrouvé sa mère. Il confie à France inter: « ma mère m’a serré fort contre son cœur. Maintenant je veux aller à l’école et jouer au foot ».
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