Quelques jours après le lancement de la campagne mondiale Stop Torture d’Amnesty International et la sortie du rapport critique sur la liberté de manifestation, publié par le réseau euro-méditéranéen des Droits de l’Homme (REMDH), le gouvernement marocain dénonce des «conclusions injustes».
Le gouvernement ne voit pas d’un bon œil les dénonciations des ONG internationales concernant la torture et la liberté d’expression. Lors d’un conseil de gouvernement, qui s’est tenu le jeudi 15 mai, Abdelilah Benkirane a fait savoir que les rapports que publient les ONG au sujet de la torture et de la liberté de la presse«contiennent des conclusions injustes dans la mesure où elles ne prennent pas en considération les réformes et les avancées du Maroc sur le terrain ». Le chef du gouvernement a également affirmé que « le pays est prêt à reconnaitre ses erreurs et à prendre les mesures nécessaires pour endiguer ces phénomènes mais refuse les procès d’intention».
«Manque d’objectivité d’Amnesty»
Dans la mire du gouvernement, il y a en particulier la synthèse du rapport d’Amnesty International. Pour l’exécutif, l’ONG a « manqué d’objectivité au sujet de la torture (et minimise) le travail effectué par l’Instance Equité et réconciliation (IER) ».
Deux cas cités par Amnesty ont retenu l’attention du gouvernement, qui appelle l’ONG à «s’assurer de ses données et à ne pas émettre des jugements hâtifs ». L’exécutif explique dans un communiqué que « les deux cas cités par la synthèse d’Amnesty (NDLR : la répression des manifestations de Sidi Youssef Ben Ali en 2012 et l’interpellation de l’activiste El Houcine Bah en 2013) sont des affaires qui sont encore entre les mains de la Justice et qu’aucune preuve de torture à l’encontre de ces personnes n’est avérée».
Pour Amnesty, le Maroc servira d’exemple
Le directeur général d’Amnesty Maroc, Mohamed Sektaoui, nous avait confirmé, lors du lancement de la campagne Stop Torture « qu’Amnesty a choisi d’étudier le cas du Maroc pour que le pays crée des outils de contrôle des services de police et de surveillance de la répression pendant les manifestations ». Par ailleurs, il a rappelé que « l’Etat marocain a fourni beaucoup d’efforts pour endiguer la torture et cette expérience servira de base pour les investigations de l’organisation dans d’autres pays arabes et d’Afrique».
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