Fakhreddine était un ailier brillant. Collé à la ligne, à l’ancienne, à l’aise dans un WAC glorieux : quatre titres de champion, trois coupes du trône, une ligue des champions africaine, une coupe arabe… Reconverti entraîneur, et surtout roi de la punchline. Collez lui un micro sous le nez, et regardez le patron en action. Voici une petite sélection de ses meilleures interventions sur Medi1 TV et RadioMars.
CAN 2012
« Avant, quand on diffusait le poster de l’équipe nationale, on connaissait les onze joueurs. Aujourd’hui, si on veut faire le même poster, il ferait 70 kilomètres de long, de Tanger à Larache… »
CAN 2013
« On a perdu avec les honneurs ? C’est quoi ça perdre avec les honneurs ?… C’est bon pour le Cap Vert ou l’Ethiopie, non ?»
« Aujourd’hui quand on parle de l’équipe nationale, qu’est-ce qu’on entend ? Ils vont aller dans le meilleur hôtel, ils vont manger le meilleur pain, ils vont boire une eau extraordinaire, l’eau de Zemzem qui arrive d’Arabie Saoudite par un tuyau spécial, ils vont dormir dans des lits de sept mètres pour bien se reposer. C’est affreux. Nous, je veux même pas vous raconter les safaris qu’on se tapait. On est allés jouer en Inde, le voyage a duré trois jours, on s’est arrêtés partout. Oui trois jours parce qu’ils nous ont trouvé des billets à 4000 dirhams. Mais à l’arrivée, il y avait des hommes »
« Après cette catastrophe, on va entendre les mêmes paroles, le mêmediscours. Le sélectionneur veut pas qu’on le critique. C’est bien, il touche 60 millions par mois et il peut pas supporter les critiques. D’accord, alors faites un truc, ramenez un ancien joueur et nommez-le sélectionneur pour 6 mois, chacun son tour, au lieu d’un jubilé, pourquoi pas… Il dit que ceux qui ont pas entraîné peuvent pas parler. Mais aucun Marocain n’a vraiment entraîné. Vous connaissez des Marocains qui sont allés prendre une équipe en Allemagne ou en France ? Le meilleur d’entre nous n’a jamais dépassé notre zone, alors soyons humble »
La crise du WAC ?
« J’espère que le ministère de l’Intérieur va travailler avec la nouvelle fédération, qu’on demande à nos dirigeants leur casier judiciaire. Qu’on sache d’où ils viennent, ce qu’ils font, ce qu’ils possèdent, et ensuite ils pourront diriger des gens honnêtes. Aujourd’hui, comment veux-tu qu’on leur confie nos enfants, bien élevés, qui font des études ? »
« Hassan Nader est assistant de directeur technique ? C’est quoi assistant de directeur technique ? Même pour manger on va nommer des assistants, c’est tout ce qui nous manque,des assistants nourriture… Ou à la natation…Tu vas nager, nomme un assistant… »
« Il y a des gens qui tournent autour du club avec de grandes vestes, des vestes pleines de poches. Quatre-vingt-huit poches, une pour le thon, une pour zeri3a, et quand le WAC perd ils tombent dans les pommes. Ahhh, je souffre, wacwac…Assez de n’importe quoi, assez d’hypocrisie, assez d’embrassades. Quatre, six bisous pour se saluer, comme si on revenait du pèlerinage. Ne me faites pas de bisous, juste mettez-vous au travail…»
Patriotisme ?
« Tout le monde parle de patriotisme aujourd’hui. Mais le patriotisme, c’est bon pour Abdelkrim Khattabi qui luttait avec les résistants…Les gens qui se sacrifient, qui meurent, qui sont au front. Tu es patriote ? Lance-toi du 17eétage en criant vive la patrie et tombe sur la tête, là oui c’est un sacrifice. Quand tu touches 10 millions par mois, tu te sacrifies pas, tu bosses. »
Les stades ?
« Quand on rentre dans un stade chez nous, on est au milieu des vendeurs de nougat et de saucisse. Et dans les gradins, on est loin des joueurs, tellement loin qu’on peut te piquer un joueur, tu peux compter au milieu du match et te rendre compte qu’on est que neuf… Ils nous mettent cette piste d’athlétisme, comme si on avait encore Aouita et El Guerrouj. A la fin du match, des arbitres entourés de la police, je sais pas pourquoi. Et encore, je vous parle de l’élite. Imaginez la base »
L’mountakhab 2014
« Je veux pas parler de rien, il n’y a rien… Ne m’invitez pas pour me faire parler du vide s’il vous plaît. Aujourd’hui, un sélectionneur transitoire va appeler des joueurs, un autre va lui succéder et appeler d’autres joueurs. Le jour où on aura un président de fédé, un sélectionneur connu et des joueurs connus, avec un adversaire connu, parlez-moi de sélection… De mon temps, j’ouvrais Le Matin, bon, je peux pas te garantir que je lisais Le Matin, c’est en français, hein… Mais je voyais mon nom et j’étais fier, on allait en concentration à Moulay Rachid, les lits étaient tout petits, il y en avait qui avaient les pieds qui dépassaient. Aujourd’hui, ne me parlez pas de sélection…»
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