Vingt ans après les premières élections multiraciales qui virent le triomphe de l’African National Congress (ANC), le pays a du mal à faire le deuil de Nelson Mandela. Mené par le président Jacob Zuma, le parti n’est plus que l’ombre de l’ancien mouvement de libération. La « vie meilleure pour tous » ne s’est pas matérialisée et, du coup, les slogans de l’actuelle campagne sonnent creux. Crédité par les sondages d’une confortable majorité de 60% des votes, l’ANC a remporté la victoire lors du scrutin du 7 mai, le panache en moins. Signe des temps, même l’évêque Desmond Tutu, prix Nobel de la paix en 1984, a proclamé qu’il ne voterait pas pour l’ANC, appelant ses compatriotes à refuser d’agir comme du « bétail électoral ». Le scrutin est surtout entaché par de multiples affaires de corruption, dont le scandale de dépenses somptuaires ordonnées par Jacob Zuma, qui aurait utilisé 15 millions d’euros de fonds publics pour améliorer la sécurité de sa résidence privée, se faisant construire une piscine et un enclos pour bétails. Piégée par le vote ethnique, l’opposition est de plus divisée : l’Alliance démocratique attire surtout les blancs, tandis que le trublion Julius Malema, ancien leader de la jeunesse de l’ANC, vise les démunis.
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