La patronne du FMI, Christine Lagarde était l’invitée du Conseil économique social et environnemental (CESE) ce jeudi 08 mai à Rabat. L’occasion pour elle d’évoquer la vision et l’orientation du FMI pour les pays arabes en transition,mais aussi de parler de la situation du Maroc.

En entrant dans la salle où elle a été conviée par le CESE, Christine Lagarde salue Fatima Mernissi. C’est à elle que la patronne du FMI rend d’abord hommage avant de parler d’économie. En insistant sur  le désir de changement qu’incarnait le printemps arabe, elle cite la sociologue marocaine : « La dignité c’est d’avoir un rêve, un rêve fort qui vous donne une vision, un monde où vous avez une place, où votre participation, si minime soit-elle, va changer quelque chose ». Christine Lagarde enchaine alors sur la situation économique du royaume et distribue les bons points : les efforts du pays pour soutenir la croissance, la promotion et la diversification des exportations, les investissements publics qui se remarquent dans  les secteurs à forte valeur ajoutée notamment  le secteur  de l’automobile et de l’aéronautique. Elle n’a pas manqué de féliciter la réforme du régime des subventions (la décompensation)

Résoudre le problème de chômage et renforcer la classe moyenne 

Mais le Maroc a encore beaucoup à faire et Lagarde ne le cache pas. Selon elle, « le Maroc a besoin d’actions décisives ».La résolution du problème du chômage, gros chantier du royaume, passe par la réforme sur l’éducation mais aussi par des mécanismes pour attirer plus d’investisseurs privés. Elle souligne que l’investissement ne peut être dynamique que si le Maroc  » améliore sa gouvernance  et combat la corruption« .  Aussi elle n’ a pas manqué de constater que la classe moyenne pourtant indispensable pour propulser l’économie du pays, s’appauvrit. La richesse créée durant des années, n’a pas été distribuée aux bénéfices de cette classe sociale au Maroc. Les pays de la région, le Maroc y compris, doivent donc donner à leurs citoyens les moyens de gravir l’échelle sociale pour rejoindre la classe moyenne. Enfin, en se réjouissant d’avance des réunions prévues  ce vendredi 9 mai avec les étudiants de Casablanca, elle invite le Maroc et les autres pays de la région à donner aux entrepreneurs les moyens de mettre en valeur les idées novatrices, l’esprit créatif.