Le 29 avril s’est tenue la troisième audience du procès des onze militants du 20 février. Accusés d’avoir agressé des policiers, ils risquent deux à cinq ans de prison.
« C’est Le Procès de Kafka, on va de report en report. Nous n’avons toujours pas terminé les discussions liées aux vices de procédure ni entamé la discussion de fond. Dommage, car nous avons des vidéos qui prouvent que les militants n’ont pas agressé les policiers », soupire Mohamed Sadkou, l’un des avocats des onze militants du Mouvement du 20 février arrêtés au cours de la marche syndicale du 6 avril, à Casablanca. Accusés de « violence contre des membres des forces de l’ordre », ils ont été placés en garde à vue. Deux d’entre eux ont été libérés tandis que les autres ont été envoyés à Oukacha.
Aux portes du tribunal de Aïn Sebaâ, ce mardi 29 avril, des proches des accusés se voient refuser l’accès à la salle d’audience. En revanche, plusieurs détracteurs du M20, souvent des « baltajis », parviennent à y accéder avec l’aval des forces de l’ordre. Après une longue attente, un soupir de soulagement parcourt la salle d’audience : les neuf accusés détenus en prison font leur entrée. Côté plaignants, les policiers sont aux abonnés absents et seule une avocate les représente. Tour à tour, les avocats de la défense prennent la parole. Mohamed Sadkou dénonce des incohérences : « Les forces de l’ordre auraient subi des violences de la part des manifestants au moment de leur arrestation, entre 13h30 et 14h30. Or, les policiers ont déposé leurs certificats médicaux bien avant, à 10h30 ». Fin de la séance, le juge reporte le procès pour début mai et les militants retournent en prison. « Les charges contre nous doivent être abandonnées. Pourquoi s’acharner sur un mouvement déjà à terre ? Cela ressemble à un règlement de comptes », s’insurge Fouad Elbaz, l’un des deux militants remis en liberté provisoire.
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