Sortie. Le rock, version papier

Le journaliste et critique français Michka Assayas sort Le Nouveau dictionnaire du rock, un coffret de deux livres où le genre musical est passablement liquéfié.  

En 2007 paraît aux Etats-Unis The Definitive Illustrated Encyclopedia of Rock (Ed. Star Fire), un pavé mêlant rock, blues, punk rock, pop, new wave, soul… et illustré à l’envi. Supervisé par Scotty Moore (guitariste d’Elvis Presley) et révisé par Michael Heatley (biographe d’une trentaine de stars, de Bon Jovi à Backstreet Boys), l’ouvrage ne s’intéresse qu’aux légendes, disparues ou vivantes. Une entreprise carrée, allant à l’essentiel. Une bible. A la fin du mois dernier, Michka Assayas, un ancien de Rock & Folk, Libération et Les Inrockuptibles, publie une version remodelée et en deux tomes du Dictionnaire du rock (Editions Bouquins) qu’il dirige en 2000 en y injectant des artistes français. Un travail de fourmi exécuté par une soixantaine de plumes. Dense, lourd, sujet à retouches – le propre d’un dictionnaire, continuellement amené à accueillir des rajouts.

Dico en vrac

Seulement ici, point de photos, excepté celles des couvertures montrant Jimi Hendrix et Kurt Cobain, en remplacement des Beatles et des Rolling Stones, choisies pour la première édition. Seulement encore, le Dictionnaire du Rock s’apparente à un fourre-tout, par un malheureux souci de ratisser large. Les fiches d’artistes se bousculent, s’entrechoquent et prennent souvent vie à partir de sites Internet dont quelques-uns séduisent méchamment Assayas : Musician Guide, Wikipédia (version anglaise), AllMusic Guide, Discogs… Pour lui, les vraies références sont là et nulle part ailleurs. Quitte à taper sur ce qui se faisait avant, comme il le raconte dans la préface : « Les articles publiés dans Rock & Folk, Best, Libération et Les Inrockuptibles dans les grandes années (1970, 1980, 1990) n’étaient soumis à aucune vérification ou presque : les informations y étaient souvent recueillies à la lecture de magazines anglophones ou de la bouche des musiciens eux-mêmes par des journalistes en herbe qui parfois maîtrisaient mal l’anglais. » Avons-nous été bluffés pendant trois décennies ?   

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