Au terme de six semaines d’une crise sans précédent au sein du Conseil de coopération du Golfe, le Qatar a finalement cédé aux exigences de ses voisins. Début mars, l’Arabie Saoudite, les Émirats arabes unis et le Bahreïn avaient rappelé leurs ambassadeurs respectifs à Doha. Le Qatar a donc accepté de mieux contrôler les médias qu’il finance – pas seulement Al Jazeera –, afin que ceux-ci cessent leurs critiques contre les régimes du Golfe. Doha devra aussi expulser de son territoire les Frères musulmans et ne plus soutenir les rebelles houthis au Yémen, des chiites que Riyad voit comme une menace pour sa sécurité. Après avoir cherché durant des années à imposer, peut-être trop vite et trop brutalement, son influence dans le reste du monde arabe, l’émirat gazier doit désormais réduire la voilure. En Libye, en Tunisie et, plus encore, en Syrie et en Égypte, le Qatar a soutenu des islamistes jugés à Riyad et à Abu Dhabi comme des forces dangereuses, inexpérimentées et irrespectueuses des souverainetés nationales. Ces derniers mois, l’Arabie Saoudite et les Emirats arabes unis ont systématiquement ciblé l’organisation des Frères musulmans, y compris en Égypte, à travers leur généreux soutien au pouvoir du désormais maréchal-futur-président Abdelfattah Al Sissi.
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