Smyet bak ?
Jacob Botbol. C’était son nom d’artiste. Dans le civil il s’appelait Abitbol.
Smyet mok ?
Redoua Benaim.
Nimirou d’la carte ?
Je ne sais plus. De toute façon, là où je vais, je suis ma propre carte nationale.
Les chanteurs juifs marocains sont-ils une espèce en voie de disparition ?
Vous voulez dire qu’ils se font plus rares ? Oui, mais la relève est là. Je pense notamment à Maxime Karoutchi, ou encore à Dan Botbol, mon neveu, qui fait carrière à Paris. Il y a aussi mon fils, Yoram, qui me suit un peu partout. Il est musicien comme moi, il chante et joue de la batterie.
Vous n’avez jamais pensé à arrêter de chanter ?
Je ne peux pas m’arrêter. C’est impossible. Même quand je suis malade, comme aujourd’hui, je continue de monter sur scène.
Que pensez-vous des nouveaux chanteurs comme Reda Taliani ?
Laissons-les tranquilles. Je n’écoute pas vraiment leur musique… Dans un autre style, j’aime beaucoup Kadhem Saher, surtout quand il reprend Mohamed Abdelwahab. C’est un régal. Au Maroc, j’aime Doukkali, et bien d’autres encore… Mais ils sont trop nombreux pour que je les cite.
Etes-vous nostalgique du temps de Hassan II ?
Oui. Hassan II est tout pour moi. J’ai donné beaucoup de concerts chez lui. C’était un roi magnifique. C’était un grand, un très grand mélomane.
Quel souvenir gardez-vous de ses grandes fêtes et réceptions ?
J’ai beaucoup de souvenirs à Skhirat, au palais de la gazelle ou dans son palais à Ifrane… On échangeait, il connaissait toutes mes chansons. Mon éditeur donnait toujours les premières copies de mes disques au cabinet royal. Les femmes, surtout, aimaient mon répertoire. Hassan II, lui, appréciait tout particulièrement quand je prenais le bendir.
Avez-vous déjà été victime d’antisémitisme au Maroc ?
Il n’y a pas d’antisémitisme ici. De ce côté-là, hamdoullah, nous sommes bien chez nous. Je suis marocain et j’aime le Maroc, c’est la terre de mon père et de mes ancêtres.
Est-ce que le whisky est le secret de votre longévité ?
Non. Pour le whisky, il faut l’ambiance… C’est peut-être le fait que je ne mange pas beaucoup qui me maintient en forme.
Etes-vous toujours aussi fêtard qu’à une époque ?
Quand je voyage, souvent, je m’oublie. Le temps passe et je peux faire la fête jusqu’au petit matin.
On ne vous voit plus à la télé… Que se passe-t-il exactement ?
Je ne suis pas le seul, il y a de grandes vedettes marocaines dans mon cas. Moi, je passe beaucoup de temps à Paris, la télé peut demander après moi et ne pas me trouver. Sauf que ceux qui sont là à temps plein n’y passent pas non plus. Je pense à Doukkali, encore une fois. Vous le voyez à la télé, vous ? Pourtant, c’est un grand. Il faudrait donner à chacun sa part, et son temps. Peut-être pas toutes les semaines, mais ne pas non plus nous oublier pour toujours.
Et sinon, c’est une perruque ou vos vrais cheveux ?
Ce sont des vrais ! Tirez dessus (il le fait lui-même, ndlr) pour voir !
Antécédents 1936 : Voit le jour à Fès.
1966 : Fait le succès du Sijilmassa, club mythique de Casablanca.
1990 : S’installe à Paris.
2004 : Ouvre un restaurant avec ses frères, L’Andaloussia, à Tanger.
2013 : Célèbre ses soixante ans de carrière. |
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