François Cléret, ancien médecin personnel du roi Hassan II, est décédé à Paris à l’âge de 96 ans, a annoncé sa famille jeudi 17 avril.
Né en février 1918 en Annam (Indochine), opposant au régime de Vichy et à l’occupation progressive du Vietnam par le Japon, il avait été fait prisonnier et torturé en juin 1945 par les Japonais. Après sa libération, il est l’émissaire du général français Philippe Leclerc auprès de Ho Chi Minh au début de la première guerre d’Indochine. Convaincu de l’inéluctabilité de l’indépendance du Vietnam, il s’installe en France fin 1946 avec sa famille avant d’être muté à Madagascar.
L’ami de Mohammed V, la rupture avec Hassan II
C’est là, qu’il rencontre en janvier 1954, le sultan marocain Mohammed Ben Youssef (Mohammed V) exilé avec une partie de sa famille, dont son fils aîné Hassan. Il soigne alors le futur roi du Maroc Hassan II. François Cléret va passer dès lors près de treize années au service de la monarchie marocaine à la demande de Mohammed V dont il devient le confident et l’ami et le suit au Maroc à l’indépendance du pays en 1956.
A la mort de Mohammed V en février 1961, François Cléret reste auprès du roi Hassan II toujours comme médecin personnel. Soupçonnant le roi Hassan II de vouloir l’éliminer, parce qu’il était au courant de beaucoup de secrets du royaume chérifien, François Cléret quitte clandestinement en juillet 1967 le Maroc pour la France, persuadé d’avoir été victime d’une tentative d’empoisonnement.
L’affaire Ben Barka
En mars 2000, François Cléret avait publié Le cheval du roi dans lequel il affirmait sa conviction que le leader de l’opposition marocaine Mehdi Ben Barka avait été tué accidentellement par le général Mohamed Oufkir, alors homme de confiance du roi Hassan II.Enlevé le 29 octobre 1965 en plein Paris avec la complicité de policiers français, Mehdi Ben Barka avait été conduit dans une villa en région parisienne. Le lendemain le général Oufkir, selon François Cléret, avait tenté de convaincre le leader de l’opposition marocaine de rentrer au Maroc. Devant le refus de Mehdi Ben Barka, le général Oufkir s’était battu avec lui et l’avait accidentellement tué « d’une fracture du rachis cervical ».Le corps de Mehdi Ben Barka avait ensuite été découpé, puis ramené au Maroc, dans des valises diplomatiques, puis éparpillé et enterré dans plusieurs endroits secrets, toujours selon François Cléret.
François Cléret avait reçu la décoration de grand’croix de l’Ordre du Ouissam El Alaouite du Maroc.
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