Retour. La romancière américaine Donna Tartt signe un thriller tout en finesse et en suspense dont le héros est un tableau. Un hymne à l’art.
« Dickens avec des flingues, Dostoïevski sous amphétamines, Tolstoï chez les marchands d’art », s’est enthousiasmé The Times à propos du troisième roman de Donna Tartt. Après onze ans d’absence, l’auteure américaine du Maître des illusions (1992, vendu à plus de cinq millions d’exemplaires) et du Petit copain (2002) récidive avec un thriller époustouflant. Tout commence dans une chambre d’hôtel à Amsterdam avec un héros en piteux état, tremblant de fièvre et de peur. Theodore Decker, 27 ans, en est sûr, « les événements auraient mieux tourné si elle était restée en vie ». Elle, c’est sa mère, disparue quatorze ans plus tôt dans l’attentat qui a frappé le musée où elle l’emmenait voir une exposition sur les maîtres hollandais. Le souffle de l’explosion se propage à tout le roman et lui donne son rythme haletant. On découvre à toute allure les années d’apprentissage de Theo, son séjour chez les Barbour, famille de la grande bourgeoisie new-yorkaise, puis les années à Las Vegas, la rencontre avec Boris, mauvais garçon tout aussi paumé et orphelin, le catalogue raisonné des drogues existantes et de leurs effets, le souvenir lumineux de Pippa, la jolie rousse croisée juste avant l’attentat, l’affection de Hobie, restaurateur de meubles anciens…
Le Chardonneret est le roman d’une difficile reconstruction. Avec maestria, Donna Tartt donne à vivre le désarroi de cet adolescent laissé à lui-même, torturé par la culpabilité. Hanté par le passé, Theo est aussi écrasé par un secret : Le Chardonneret, petit chef-d’œuvre du peintre hollandais Carel Fabritius, chaînon manquant entre l’art de l’obscur de Rembrandt et la lumière de Vermeer. Ce tableau qu’il a emporté avec lui, qu’en faire ? Un pavé tout en nuances, sur le caractère essentiel de l’art.
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