Tout ce que vous avez toujours reproché au 7e art national est montré dans Black screen, un film réussi.
Il est encore nécessaire de le répéter : le problème du cinéma marocain est dans l’écriture. Et quand un film de 16 minutes est bien écrit, il fait toute la différence. Black screen, réalisé par Nour-Eddine Lakhmari et écrit par Nadia Larguet, est un bijou de court-métrage. Ici, la prétention n’est pas dans les effets spéciaux, les plans tarabiscotés et les références maladroites à de grands cinéastes internationaux. Nadia Larguet signe un film au propos fort, un hommage au 7e art national. Dans des plans fixes en noir et blanc, défile la crème du cinéma marocain, réalisateurs, acteurs, techniciens, exploitants de salles… Tous déversent leurs plaintes contre un cinéma national pas tout à fait professionnel, à la traîne, avec des salles à l’agonie, etc. Mais en voyant ce court-métrage, difficile de ne pas être ému et attaché à cet art, et à ceux qui le portent. Le cinéma marocain est vivant et il ne faut pas l’oublier. Nadia Larguet, épouse du directeur du Centre cinématographique marocain, Noureddine Saïl, s’aventure sur un terrain dangereux pour elle, et sa vie privée. Mais elle assume (son mari fait même une apparition dans le film), et on applaudit son courage. L’ancienne star de la télé promet que ce n’est qu’une parenthèse et que le cinéma ne l’intéresse pas. C’est bien dommage, car elle signe notre premier coup de cœur de 2014.
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