Ali Anouzla menace Benkirane d’une grève de la faim

Le journaliste et fondateur du site Lakome, Ali Anouzla, a affirmé, le samedi 29 mars, avoir envoyé deux lettres au chef du gouvernement, Abdelilah Benkirane, où il réclame la réouverture de Lakome.

Ali Anouzla a annoncé qu’il avait adressé un courrier à Abdelillah Benkirane auquel il a demandé, en sa qualité de président du conseil d’administration de l’ANRT, «  d’intervenir de toute urgence ».  Dans cette lettre,  le journaliste soutient que « la  poursuite du blocage du site (…) reflète une décision arbitraire affectant  mes droits ».  Si le chef du gouvernement ne répond pas favorablement à sa demande, Anouzla observera, en dernier recours, « une grève de la faim ».

Depuis la libération d’Ali Anouzla,  en octobre dernier, le site n’est toujours pas opérationnel.  Avant de s’adresser au chef du gouvernement, le journaliste a envoyé un courrier à l’Agence nationale de réglementations des télécommunications  où il demande la réinstauration  de Lakome. En guise de réponse l’ANRT a suggéré à Anouzla de s’adresser « à l’autorité judiciaire compétente » ce qui suscite l’étonnement de l’intéressé qui s’est exprimé auprès de Mediapart : « Le site n’a pas été arrêté sur décision de justice mais par le biais d’une  demande directe (à l’ANRT), alors pourquoi devrais-je aller au tribunal ? ».

Pour rappel, le journaliste  a été arrêté et incarcéré en septembre dernier suite à la publication,  sur les deux versions de Lakome, d’une vidéo d’Al Qaida au Maghreb Islamique (AQMI).  Les chefs d’accusations retenus contre lui  sont « l’aide matérielle », l’ « apologie » et « l’incitation au terrorisme ». Avant ces accusations, Ali Anouzla avait été très critique avec le pouvoir et son site était à l’origine du Daniel Gate.

A noter que l’ex-directeur de publication de Lakome a enregistré, à son nom, le domaine lakome2.com.  Un site qui, selon le journaliste, devrait garder la même ligne éditoriale. Anouzla doit comparaitre le 20 mai devant la justice. Selon la loi antiterroriste de 2003, il pourrait être condamné à 20 ans de prison.  

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