Récemment affaibli par un scandale de corruption qui prend l’allure d’un soap opera, violemment contesté – au sein même de son propre camp, par le président Abdullah Gül, puis par la justice – pour sa décision de bloquer l’accès à Twitter, le Premier ministre islamiste Recep Tayyip Erdogan s’apprête à passer un sale quart d’heure électoral lors des municipales du 30 mars. Une défaite annoncée pour son parti de l’AKP, qui avait remporté près de 40% des voix lors des précédents scrutins locaux, réussissant à emporter les grandes villes : Istanbul, Izmir et Ankara. Preuve qu’il ne s’est pas résigné à perdre, le chef de l’AKP a rassemblé plus d’un million de ses partisans lors d’un meeting géant à Istanbul, le 22 mars, défiant ses adversaires. En premier lieu les adeptes de Fethullah Gülen qui, sur les colonnes du quotidien Zaman, serine le chef du gouvernement. Erdogan a ensuite bandé ses muscles, félicitant son armée de l’air qui venait d’abattre, le même jour, un chasseur de l’armée syrienne. Retrouvant ses accents guerriers, Erdogan a mis en garde le régime de Damas : « Si vous violez mon espace aérien, la gifle que vous prendrez sera entendue haut et fort. » Un message qui vaut aussi pour ses opposants politiques ?
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