Un ivoirien de 32 ans, a raconté, mardi 25 février dans les colonnes du Huffington Post sa mésaventure digne d’un remake du film Terminal. Il affirme avoir passé plus d’un mois et demi dans la zone de transit de l’aéroport international de Casablanca après s’être vu refuser l’accès au territoire marocain par les autorités aéroportuaires. Il avait rejoint le Maroc en février 2012 pour fuir la guerre dans son pays et s’était enregistré en tant que demandeur d’asile au Haut Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés (HCR). Mais après un voyage en dehors du Royaume, le 7 février dernier pour une visite de 3 jours à des amis aussi réfugiés en Mauritanie, il se retrouve à son retour bloqué à l’aéroport Mohamed V, le 11 février. Une situation confirmée selon le Huffington Post par la police aux frontières de l’aéroport de Casablanca : « il est ici, mais on ne sait pas pourquoi il est arrêté ».
Accusé de résidence illégale au Maroc et de ne pas avoir assez d’argent
La police à l’aéroport lui reproche « de ne pas avoir assez d’argent de poche et d’avoir résidé de manière illégale sur le territoire marocain », affirme son avocate Asma Farahat, que nous avons contacté. L’avocate souligne que son client avait pourtant en sa possession des documents attestant que sa présence au Maroc était légitime et légale, avant d’ajouter qu’il était pris en charge financièrement par sa fiancée avec qui il vivait à Casablanca. « Il dispose de papiers valides jusqu’au 8 mai 2014 qui confirment qu’il est un réfugié sous la protection du HCR et qu’il est légalement installé sur le territoire marocain » affirme –t’elle. Son avocate a décidé de porter l’affaire devant le tribunal administratif de Casablanca.
Statu quo malgré une décision de justice en sa faveur
Le tribunal au vue des preuves présentées, a tranché le 3 mars dernier en faveur du plaignant, annulant ainsi la décision des autorités aéroportuaires interdisant à l’Ivoirien d’entrer sur le territoire marocain. Mais les autorités refusent d’appliquer le jugement et justifient leur acte par le fait de vouloir faire appel à la décision du tribunal. Selon l’avocate, « il s’agit tout simplement d’abus de pouvoir de la part des autorités ». Elle explique que même la décision de faire appel nécessite, au regard de la loi, que les autorités appliquent d’abord la décision du tribunal à savoir autoriser l’accès au territoire à son client. Ce dernier soutien pour sa part « que les autorités aéroportuaires lui en veulent d’avoir porté l’affaire en justice ».
Pour l’instant M. Jacques Kokoba qui attend depuis 6 semaines dans la zone de transit de l’aéroport se contente selon ce qu’il a affirmé au Huffington Post « des sandwiches et soda que lui apporte la police le midi et le soir sans pouvoir prendre de douche ni changer de vêtements ».
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