La sécularisation des pratiques sexuelles s’exprime bien sûr dans la culture. En premier lieu dans la littérature. «Dans des romans d’auteurs consacrés, comme Mahi Binebine, Mohamed Nedali, ou encore Driss Jaydane, les relations hors mariage, avec tout ce que ça implique de débrouille, garçonnières, triche à l’hôtel, bakchichs au concierge, sont devenus des thèmes récurrents», explique Jean Zaganiaris, auteur et enseignant de sciences-politiques à Rabat.
Il précise le type de propos mis en avant : «Ces auteurs ne parlent pas tant des règles du jeu, mais plutôt du jeu avec les règles. Par ailleurs, ils ne présentent pas ces relations comme occidentales ou immorales. Le résultat est que les lois apparaissent comme caduques dans ces œuvres?». Dans un article universitaire sur le cinéma, Zaganiaris a observé la même évolution : «Entre le début des années 2000 et aujourd’hui, des changements ont eu lieu. Un film comme L’Amante du Rif de Narjiss Nejjar présente de manière crue ce que veut dire le contrôle de son corps et de sa sexualité».
Le professeur tire des leçons de ces observations. A ses yeux, la permissivité en matière de sexualité s’installe dans la société, et les lois restent en place pour contrôler ces pratiques, plus que pour les empêcher formellement.
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