L’humoriste et imitateur français sort Repères, un album souffrant sévèrement d’aiguillage.
Comme un livre qui tombe des mains, voilà un album qui se décroche des oreilles. Son auteur présumé devra un jour répondre des terribles approximations qui constituent cette belle œuvre ratée. Belle par les hommages rendus à des figures qui ont marqué l’histoire de la musique, ratée puisque l’humoriste n’a pas proposé son projet à… un chanteur. Au fil des onze reprises de l’album, on a la ferme conviction que Leeb est furieusement rattrapé par son statut d’imitateur. Mais qui imite-t-il ? Mystère… C’est tellement fourvoyant qu’on est dans l’expectative. Paradoxalement, à trop articuler il savonne à l’envi. Il dit « reprendre toute la musique qu’il aime ». A l’arrivée, il se fait plaisir. Revisiter Lonely Avenue de Ray Charles est une gageure. S’approprier Hit The Road Jack (devenue Fiche le Camp Jack) du même Charles, doit semer le désordre dans la tombe du méticuleux Ray. Retirer leurs griffes aux Stray Cats sur Rock This Town rebaptisée On va Rocker Cette Ville peut suggérer un dépôt d’avis de grève. Et puis, il y a l’incompréhensible parodie sans saveur de Tout l’Amour Que J’ai Pour Toi version Dalida. Mais le grand Michel sait s’entourer. En 2002 déjà, il enregistre Bon Basie de Paris en se faisant accompagner par The Count Basie Orchestra. Ce qu’ignore le Comte du piano puisqu’il est six-pieds-sous-terre depuis 1984.
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