Le 5 mars, l’Arabie Saoudite, les Emirats arabes unis et Bahreïn ont annoncé, dans un communiqué commun, le rappel de leurs ambassadeurs au Qatar. La décision, spectaculaire, apparaît comme le symptôme d’une tension ancienne, qui s’est cristallisée récemment autour du soutien apporté par Doha aux Frères musulmans. Les autorités saoudiennes et émiraties reprochant en particulier au Sheikh Tamim Ben Hamad Al Thani de soutenir les filiales de la confrérie, de la Tunisie à l’Egypte, de la Libye à la Syrie. La couverture médiatique d’Al Jazeera, réputée favorable aux islamistes dits modérés qui se sont emparés du pouvoir après 2011, est aussi un motif d’inquiétude des autorités de Manama. À Bahreïn, la révolte contre le pouvoir des Al Khalifa a été matée par les chars saoudiens, ce qui avait contraint la chaîne de Doha à tempérer une réthorique au départ très révolutionnaire. Le Qatar a choisi de maintenir ses propres émissaires dans les trois pays, mais ce geste d’apaisement ne suffira pas. Riyad, Abu Dhabi et Manama exigent le respect d’engagements précis : l’arrêt du soutien aux Frères, la fin de l’asile accordé à Doha aux dirigeants islamistes égyptiens, une stricte neutralité vis-à-vis des opposants des trois pays ainsi qu’à l’égard de la rébellion houthie au Yémen.
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