Les tensions s’aggravent entre Driss Lachgar, premier secrétaire, et ses détracteurs. Tandis que le bureau politique convoque des militants en commission de discipline, l’aile réformatrice s’organise.
L’Union socialiste des forces populaires (USFP) est plus que jamais déchirée par les dissensions internes. Le 22 février, les membres du courant « Ouverture et Démocratie » se sont réunis à Bouznika pour leur premier meeting. Objectif : discuter de l’avenir du parti, qu’ils estiment menacé par la gestion de Driss Lachgar. « Nous n’avons rien contre la personne du premier secrétaire, mais nous voulons arrêter l’hémorragie », affirme un des membres de ce courant créé en avril 2013. Le conclave a réuni quelque 400 militants autour des leaders d’« Ouverture et Démocratie », dont Ahmed Zaïdi, chef du groupe parlementaire USFP, l’ex-ministre Ahmed Reda Chami ou encore Ali Elyazghi, patron de la Chabiba. Quelques jours auparavant, le bureau politique annonçait la convocation en commission de discipline de quelques figures de proue comme Taïeb Mounchid, l’un des fondateurs de l’USFP, et Mohamed Boubekri, ancien dirigeant. Leur « crime » : avoir critiqué dans la presse la marche du parti depuis que Driss Lachgar en a pris les rênes en décembre 2012.
Le courant ne passe pas
Cette guerre des tranchées annonce-t-elle la fin de l’unité du parti ? « Il n’y aura pas de scission. L’unité du parti est sacrée pour nous », assène Ahmed Zaïdi, qui annonce que le courant compte se doter d’une coordination nationale, de coordinations locales et que trois groupes de travail seront chargés de la communication, de la logistique et de la réflexion. Mais aujourd’hui, la direction de l’USFP remet en cause son existence. « Il n’y a pas de raison que les courants n’aient pas droit de cité au sein du parti. Même Driss Lachgar était pour et l’avait annoncé publiquement avant de faire marche arrière », soutient Zaïdi. « Lors du dernier congrès, le principe des courants a été rejeté à la majorité, il faut donc respecter cette décision », réagit Driss Lachgar, pour qui « le parti ne peut rester l’otage d’une petite minorité ». Concernant le passage de certains militants en commission de discipline, il explique : « Nous les avons convoqués pour répondre des attaques contre le parti dans la presse, et s’ils se sentent lésés, ils pourront faire appel devant la commission d’éthique ». Bien décidé à en découdre, Driss Lachgar n’hésite pas à accuser plusieurs leaders du courant « Ouverture et Démocratie » de ne pas s’être acquittés de leur cotisation : « Je défie Ahmed Zaïdi de fournir la preuve qu’il a versé un seul dirham au parti. Un député PJD se le permettrait-il ? ». Le 25 février, Ahmed Zaïdi a été démis de son poste de chef du groupe parlementaire et Ahmed Reda Chami a démissionné du bureau politique de l’USFP.
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