Smyet bak ?
Ahmed Biaz.
Smyet mok ?
Noufissa Saiagh.
Nimirou d’la carte ?
Je préfère vous donner la signature que j’utilise sur mes œuvres, et que je considère comme étant ma véritable identité : « A vie ».
C’est la première fois que vous exposez. Vous étiez où pendant tout ce temps ?
J’ai été architecte pendant douze ans. Mais il y a deux ans et demi, ma passion a pris le pas sur ma profession. J’ai décidé de sortir de l’intimité de mon atelier et de présenter mes installations au grand public. Depuis, j’ai laissé tombé l’architecture.
Et ça vous fait quoi d’être très médiatisée ?
C’est vraiment nouveau pour moi, et ce n’est que du bonheur. Mais honnêtement, j’ai toujours peur de dire des bêtises lors d’une interview et que ça me poursuive toute ma vie (rires).
Vos œuvres sont très décalées. Quand vous étiez architecte, vous construisiez des ovnis ?
Je n’étais pas en décalage complet, mais j’ai toujours été à la recherche de matériaux différents et de concepts originaux.
La femme est au cœur de votre exposition, « Immersion » . Vous considérez-vous comme une artiste féministe ?
Absolument pas. Je ne fais qu’observer ce qui se passe dans la société. Je relate des situations de la vie de tous les jours, je n’apporte pas de solutions. Mais dans mon exposition, je donne également la parole aux hommes, à travers certaines installations, comme celle autour de Charlie Chaplin.
Et pourquoi consacrer une œuvre à Marie-Antoinette ? Vous êtes fan d’elle ?
J’aime les personnages de mes œuvres d’une manière ou d’une autre, avec leurs failles et leurs défauts. Je donne au public l’occasion d’avoir deux regards sur le même personnage. C’est d’ailleurs la même approche que j’ai eue avec Charlie Chaplin. Même s’il ne parlait pas pendant ses films, il écrivait de très beaux textes en parallèle.
Dans une des installations, on peut lire la phrase « I need a hero ». Vous avez trouvé le vôtre ?
Hamdoullah, oui !
Vous dénoncez l’addiction aux réseaux sociaux dans plusieurs travaux. Vous avez un problème avec Facebook et Twitter ?
Je n’ai pas de compte Facebook, mais cela ne signifie pas que je suis contre. Ce qui me dérange, c’est quand le monde virtuel prend le pas sur la vie réelle. Et certaines personnes deviennent super accros à Internet ou aux jeux vidéo. Ça, c’est une déviation.
Pareil pour la chirurgie esthétique ?
Là encore, je ne suis pas contre. Je dis juste qu’il faut faire attention à ne pas tomber dans les extrêmes. C’est dangereux de devenir esclave de son image.
Vous semblez aussi avoir du mal avec la société de consommation. Vous avez été hippie dans une autre vie ?
Pas du tout ! Mais je pense que le phénomène de surconsommation auquel on assiste aujourd’hui est très problématique. Parce qu’il fait en sorte que le paraître commence à prendre le pas sur l’être.
Antécédents
1976 : Voit le jour à Rabat.
1994 : Intègre l’Ecole d’architecture nationale (ENA) de Rabat.
2002 : Naissance de son premier enfant, une petite fille.
2011 : Réalise sa première œuvre.
2014 : Présente ses installations à la CMOOA, première exposition de sa vie.
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