Nous étions au casting d’Arab Idol

Le casting de la version arabe de la Nouvelle Star, Arab Idol, a eu lieu le  26 février à l’hôtel Royal Mansour de Casablanca. Ce casting a rassemblé des chanteurs en herbe venus des quatre coins du Maroc, à la recherche de la gloire. TelQuel était avec eux.

Casablanca, 10 heures du matin. Ils sont des centaines, agglutinés devant la porte de service de l’hôtel Royal Mansour avec un seul but en tête : connaitre la gloire grâce à leurs voix. Leur porte d’accès ? Arab Idol, version arabe de la Nouvelle Star. Mais avant de pouvoir passer en prime time, faire pleurer les midinettes ou encore émouvoir les grand-mères, tous ces chanteurs en herbe doivent passer par une étape : le casting.

A la recherche de la gloire

Devant la porte de service du Royal Mansour, se sont amassés trois groupes distincts. Tout d’abord les habitués des castings : «  ma musique est mon occupation principale. Je suis venu de Tanger pour cette audition. J’ai déjà été sélectionné pour studio 2M, et je suis déjà parti au Liban pour participer à l’émission X-Factor. C’est la troisième fois que je passe le casting d’Arab Idol. Grâce à l’expérience acquise lors des castings précédents, je garde parfaitement mon calme», affirme fièrement Issam, la vingtaine, un Tangérois avec un accent bien prononcé, lunette de soleil vissée sur le nez et cravate parfaitement nouée. Issam n’est pas seul et connait plusieurs personnes dans la foule. Ces « habitués » ont une manie : l’évaluation mutuelle. Chacun fredonne avec sa plus belle voix les classiques de la musique arabe.

Le deuxième groupe est celui de ceux qui souhaitent  obtenir le quart d’heure de célébrité cher a Andy Warhol. Chaque apparition de camera ou de micros les forcent à s’égosiller ou à se regrouper en chœurs improvisés chantant à tue-tête les chansons d’Oum Keltoum ou, pour faire preuve de plus de modernité et de patriotisme, le hit de Cheb Khaled (oui, oui il est marocain !), C’est la vie.

La dernière catégorie est celle des supporters. On y retrouve copains, mamans, grands-mères, collègues ou même des associations venus pour encourager leurs poulains. «  Je suis venue avec ma famille et aussi des membres de mon association de quartier depuis Tétouan. Nous sommes là depuis cinq heures du matin » raconte Soukaina, « idole » en herbe de 15 ans.

Une véritable économie parallèle

L’émission qui accumule une véritable manne financière grâce aux appels des téléspectateurs encourageant leurs candidats préférés, génère des opportunités économiques pour les commerçants localisés autour des lieux de casting. Un vendeur de cacahuète, conscient des opportunités financière générées par l’évènement, déclare : «  Je gagne beaucoup plus d’argent avec ce casting par rapport aux autres journées ».  Même son de cloche du côté de l’épicier situé juste en face : « Les candidats affluent chez nous. C’est une journée particulière. Nous avons quelques journées comme ça durant lesquelles nous pouvons générer d’énormes profits ».  Autre commerçant qui profite de l’aubaine, un cireur de chaussures exerçant son labeur au milieu de la foule pour des candidats plus soucieux de faire briller leurs chaussures, que leur voix.

L’épicier et le vendeur de cacahuètes ne sont que « des petits bras » à côté du marché noir qui se développe devant le lieu du casting. Sujet de la convoitise ultime des candidats : l’un des 1 000 tickets d’accès au casting. « La manœuvre est simple. Je suis venu tôt le matin, aux environs de 6 heures, pour accompagner la fille de ma voisine.  Je me suis moi-même présenté comme candidat en vue d’obtenir un ticket. Résultat des courses, j’ai vendu mon ticket pour 100 dirhams alors qu’il est gratuit à la base », nous confie ce marchand de tickets. Grâce à une plus forte demande, les prix des sésames ont augmenté en l’espace de deux heures : « J’ai vendu mon ticket trop tôt. Ils se vendent maintenant à partir de 250 dirhams » révèle celui-ci.  Chez certains de ses « collègues », les tickets sont vendus à partir de 400 dirhams. Autant dire que la gloire n’a pas de prix.

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