La cour des comptes a récemment rendu public son rapport pour l’année 2012. Une partie du rapport est dédiée à la REDAL, entreprise chargée de la distribution des services d’eaux et d’électricité pour le compte de la wilaya de Rabat-Salé-Zemmour-Zaer. Ce rapport révèle une très mauvaise gestion des comptes de l’entreprise ainsi que des malversations financières.
Une comptabilité non tenue
La cour régionale des comptes de Rabat (CRC) évoque une « comptabilité non tenue » par la REDAL et ce, « malgré un système de gestion comptable ». La CRC affirme également que le commissaire aux comptes a certifié les comptes de la REDAL comme étant sans réserves bien que des cabinets d’audits affirment le contraire.
L’organisme de contrôle note également que de nombreuses procédures financières ont été entamées sans pièces justificatives parmi lesquelles le paiement de prêts qui s’élèvent à 49,5 millions de dirhams ainsi qu’une augmentation de capital d’un montant de 65, 6 millions de dirhams. Pour ce qui est de l’apurement des passifs, d’un montant de 139,9 millions de dirhams, celui-ci n’est pas conforme au contrat de gestion déléguée.
La REDAL facture des travaux avec des marges non contractuelles
La CRC note également que les travaux effectués par la REDAL sont facturés avec des marges non contractuelles. Ainsi, les marges de la REDAL sont de 40% au lieu de la marge de 10% autorisée par le contrat, ce qui correspond à une surfacturation de plus de 100 millions de dirhams.
Les devis des travaux établis par la REDAL sont eux aussi sous les projecteurs de la CRC qui relève que « la quasi-totalité des devis établis par REDAL dépasse largement les montants afférents aux travaux ». A titre d’exemple, le « montant des devis et des montants facturés d’un établissement public assurant un suivi rigoureux des réalisations de travaux remboursables, a mis en relief un écart de 4 551 786,23 dirhams, soit -16,43% des montants facturés. »
Une majoration sur les clients qui représente 2% du chiffre d’affaires
Les clients de la compagnie font aussi l’objet de surfacturation. Le rapport de la CRC note que la « REDAL facture des frais a la charge des clients pour les trois gérances (ndlr : assainissement, eau et électricité) en marge des dispositions contractuelles et sans approbation des autorités délégantes (ndlr : les 13 communes de la wilaya de Rabat)». Ainsi, le rapport mentionne que « chaque client abonné […] paie sa facture majorée de 36 dirhams (hors moyenne tension) ». La majoration de ces factures constitue 2% du chiffre d’affaires de la compagnie. D’un autre côté, La REDAL est également coupable d’imposer des frais de pose et de dépose alors qu’aucun service n’est effectué.
Pire encore, la compagnie contraint ses clients, dans 92 quartiers, à un paiement de 4 200 dirhams, au titre de consommation illicite d’électricité bien que, certains d’entre eux, n’aient jamais été illégalement reliés au réseau. De ce fait, l’on se retrouve avec une imposition qui peut être différente dans le même quartier : « 1 195 clients ont payé 4.200 dirhams pour chaque compteur, un client a payé 3 600 dirhams pour un compteur, et 418 clients ont payé 2 400 pour chaque compteur dans le quartier Ouelad Metaa Guich ». A noter que cette imposition fait suite à « une estimation arbitraire des quantités KWH fraudées ».
Enfin, la CRC souligne que les KwH fraudés, sont récupérés à l’excès par la REDAL. Ainsi, l’entreprise a « récupéré plus de 111,12 % des KWH fraudés et continue toujours d’imposer les 4 200 dirhams /compteur à l’occasion de chaque compteur nouvellement posé ». Une récupération qui représente un gain de plus de 6 millions de dirhams.
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