Vingt ans après le léger Thousand Roads, David Crosby sort enfin son 4e album solo. Loin des modes, proche de la perfection.
Cela serait inconvenant de dire que Croz (surnom de l’artiste) est l’album de la maturité de David Crosby. Et pourtant ! Le septuagénaire s’est laissé mariner pendant deux décennies avant d’oser un retour. Il choisit l’accouchement douloureux lorsque d’autres optent pour l’avortement salvateur. Et il en parle avec ferme conviction : « Je me suis lancé un pari. Nombre d’artistes de mon âge vont vers les reprises ou de simples duos. Moi, je voulais revenir avec de nouvelles compositions. Il y en a qui vont les rejeter. Seulement, je les ai faites pour moi ». On sent l’amertume d’un grand, écrabouillé par l’égarement du trouble lendemain de l’aventure Crosby Stills & Nash, avant que Neil Young ne rejoigne le paquebot. David Crosby s’enrobe d’appréhensions en livrant, pourtant, une joyeuseté. Croz est assurément le plus beau cadeau pop-folk que l’univers rock attend depuis longtemps. Ce que nous soulignons avec vigueur. Deux invités de marque, estampillés « durs à draguer », fluidifient amplement des créations faites pour boursoufler : Mark Knopfler sur What’s Broken et Wynton Marsalis pour Holding on to Nothing. Entre la guitare de l’un et la trompette du second, deux univers beaux comme la lave. David Crosby se balade avec amour sur un opus saupoudré de compositions de son fils biologique, James Raymond. De la belle ouvrage.
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