Ils ont réussi à s’imposer à l’étranger en devenant des stars internationales et en exportant, pour certains, la dimension juive de la culture marocaine. Des dancefloors à la scène, ils représentent le Maroc sur le plan artistique.
Gad Elmaleh Comédien
L’autre, c’est nous
Né en 1971 à Casablanca, ce fils de commerçant a réussi à imposer l’humour particulier des Bidaouis en France, où il est devenu l’un des acteurs les mieux payés du cinéma hexagonal. Et l’un des humoristes francophones les plus en vogue dans le monde. L’Amérique lui a également ouvert les bras, puisqu’il a joué dans des films de Steven Spielberg ou encore Woody Allen. Mais le compagnon de Charlotte Casiraghi de Monaco n’a jamais coupé les ponts avec le Maroc. Son pays d’origine est toujours l’une des principales étapes de ses tournées, et ses spectacles s’y jouent à guichets fermés. Il est populaire auprès des Marocains, et il en profite pour mettre son image au service d’associations locales. Il est l’un des parrains de SOS villages d’enfants et soutient depuis plusieurs années les actions de l’Association marocaine de lutte contre le sida (ALCS).
David Guetta DJ international
Maître des dancefloors
Quel est le point commun entre RedOne et David Guetta ? En plus de faire partie tous les deux du cercle très fermé des producteurs qui comptent dans la musique, ils ont tous les deux des racines tétouanaises. Le père du célèbre DJ français est un restaurateur juif marocain qui a grandi dans la ville du nord. Un héritage que l’artiste n’a pas oublié, puisqu’il a ouvert à Paris, avec la collaboration de son père, un restaurant marocain baptisé Le Tanjia. La jet-set parisienne vient y manger couscous ou tajine, en sirotant un cocktail. Ce DJ aux 39 millions de disques vendus vient souvent passer ses vacances à Marrakech, avec sa femme et ses deux enfants. Il sait que le public marocain l’apprécie, et il se produit régulièrement au Pacha de la ville ocre. En 2013, l’artiste a joué pour la première fois au Festival Mawazine et réussi à attirer 185 000 personnes. Un record pour un DJ dans l’histoire de l’évènement.
Mike (Messoud) Karoutchi Compositeur
Le troubadour du tarab marocain
Né en 1963 à Casablanca, dans une famille juive d’origine italienne installée à Essaouira depuis six générations, Mike grandit entouré de musiciens. Son père est un compositeur célèbre de Piyyout, ces poèmes liturgiques juifs récités pendant les prières. Devenu musicien professionnel, il fait d’incessants allers-retours entre le royaume et l’Etat hébreu où il rencontre sa future épouse. « A l’époque où il existait encore un bureau de liaison avec Israël, il a organisé la visite de plusieurs artistes du royaume qui ont eu un succès phénoménal en Israël auprès des juifs d’origine marocaine », explique Maxime Karoutchi, le frère de Mike. Par la suite, il crée une société qui s’occupe d’organiser des mariages en Israël dans la pure tradition marocaine. « Il a amené des neggafate, des âmmariate et des tenues de mariage traditionnelles. Le succès a été tel que même des Israéliens originaires des pays de l’Est se sont mis à se marier à la marocaine », se souvient Maxime Karoutchi. Mike, qui a une voix de ténor, a composé un opéra intitulé Café de Marie, mêlant musique andalouse et chaâbi marocain. Après avoir joué à guichets fermés en Israël, il est parti en tournée mondiale avec son œuvre. « Notre famille n’a jamais rompu ses liens avec le Maroc. Mike dispose d’un passeport israélien depuis à peine six ans », nous confie Maxime.
Sapho Chanteuse
Fan de Yasser Arafat
Elle est chanteuse, écrivaine et caricaturiste. Fille d’une famille séfarade de la haute société, Sapho est née en 1950 à Marrakech, puis a émigré en France en 1966. A Paris, elle poursuit des études de théâtre et de chant. Après quelques albums aux sonorités occidentales, elle renoue peu à peu avec ses origines judéo-marocaines à partir de l’opus Barbarie, enregistré en 1983. En 1989, elle voyage à Tel Aviv pour filmer les enfants de l’intifada et s’engage pour la cause palestinienne. La même année, elle rencontre Yasser Arafat, à qui elle dédie un poème. A partir des années 1990, elle milite pour l’union des juifs et des musulmans, et enregistre dans la foulée, en 1997, l’album Digital Sheikha, chanté en compagnie de chikhate à Casablanca. Parallèlement, elle a publié plusieurs livres, à l’image de ce qu’a été sa carrière de chanteuse : enracinée dans la culture judéo-arabe.
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