Adam Bouhadma : «Le débat est plus libre aujourd’hui  »

Smyet bak ?

Driss Ben Ahmed.

 

Smyet mok ?

Yamina Ben Taïeb Rachid.

 

Nimirou d’la carte ?

J459021

 

Le mouvement Clarté, Ambition, Courage, dont vous êtes membre, fait de la laïcité son cheval de bataille. Pourquoi vous ne menez aucune action sur le terrain ?

La laïcité et la démocratie ne sont pas des buts en soi. Ce sont juste deux composantes indispensables pour atteindre le vrai développement d’une société et l’émancipation de ses citoyens. Nous voulons construire un modèle marocain de laïcité, qui puise ses origines dans notre patrimoine multiple.

 

Vous avez fondé récemment le site de sensibilisation Fi9ou.com. Pensez-vous que les Marocains soient aujourd’hui plus conscients de leurs droits ?

 Le débat est plus libre dans le Maroc aujourd’hui, mais les acteurs politiques et institutionnels manquent cruellement de clarté, d’ambition et de courage, justement. Par exemple, la clarté sur le rapport à la monarchie et au rôle qu’elle devrait jouer ou ne plus jouer. L’ambition d’un Maroc réellement développé et sans aucun complexe, et enfin, le courage d’aborder et de trancher sur les sujets importants pour notre pays.

 

C’est votre deuxième site, après la plateforme 9rayti.com, que vous avez créée en 2008. Ça vous réussit Internet on dirait ?

Il n’y a pas de mal à vouloir gagner de l’argent honnêtement. Avec 9rayti.com, notre but est surtout d’aider les jeunes dans leurs études. Cela représente 10 millions de visiteurs uniques cumulés sur 5 ans. C’est un service d’utilité publique.

 

Faut-il, à votre avis, ériger la darija en langue d’enseignement ?

La question de la langue est un vrai problème. En dehors de l’axe Casa-Rabat, un jeune diplômé qui ne maîtrise pas le français ne peut pas trouver de travail dans le privé. On ne peut pas continuer comme ça, et il n’y a rien de pire que le statu quo. Mais limiter le débat à la darija est à mon sens très superficiel…

 

Qu’avez-vous pensé du discours de Mohammed VI sur l’éducation l’été dernier ?

Je regrette que tous ces débats n’aient eu lieu qu’après son discours. On sait tous que le secteur manque de visibilité, qu’il y a un manque criant d’écoles et d’enseignants. Pour ma part, je doute que le secteur de l’éducation soit une vraie priorité pour nos décideurs.

 

En 2011, vous avez interpellé le ministère de l’Education sur l’importance des nouvelles technologies. A-t-il réagi ?

J’avais aussi insisté sur la nécessité d’impliquer les élèves  et étudiants dans le processus de réforme. C’était avant l’arrivée de Mohamed El Ouafa et de Lahcen Daoudi. Je n’ai jamais eu de réponse, ma lettre n’a donc pas produit l’effet recherché. Mais au moins, j’ai tenté.

 

Vous aspirez à devenir ministre, n’est-ce pas ?

Pour le moment, je me contente de militer pour faire avancer les choses à mon niveau, loin de tout opportunisme. Je crois qu’il faut d’abord passer par des responsabilités politiques au niveau local ou régional pour sortir du modèle dominant, qui favorise le parachutage.

Antécédents

 

1990 : Voit le jour à Agadir.

 

2008 : Reçoit le prix du Best young blogger aux Maroc Blog Awards.

 

2009 : Crée sa société 9rayti.

 

2012 : Rejoint le mouvement Clarté Ambition Courage.

 

2013 : Obtient son diplôme d’ingénieur d’Etat à l’ENSA.

 

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