L’opposition a fustigé le chef du gouvernement lors de la séance mensuelle au parlement, qui s’est tenue le mardi 28 janvier. Corruption, problèmes de la ville, le fonds Hassan II pour le développement, le climat des affaires et la dette publique ont été les grands thèmes de cette séance. Cette session de questions-réponses s’est déroulée sous le regard des représentants de Transparency International.
Benkirane au banc des accusés. Les membres de l’opposition ont interpellé le chef du gouvernement sur plusieurs points. Pour commencer, le président du groupe parlementaire de l’USFP, Ahmed Zaidi a appelé Benkirane « à dévoiler les procédés que va entamer son gouvernement face à la détention illégale de biens à l’étranger de la part de personnalités publiques ». Abdelilah Benkirane a botté en touche, en esquivant cette question.
La lutte contre la corruption est inefficace
Même si le gouvernement a exhumé de grandes affaires de corruption (lire notre dossier à ce sujet), les députés lui reprochent de ne pas aller assez loin. L’élu USFP, Ahmed Reda Chami, citant le rapport de Transparency International, précise qu’en matière de corruption, le Maroc occupe actuellement la 77e position sur 171 pays, et n’a fait que reculer. Le parlementaire remarque que « la majorité gouvernementale n’a pas procédé à des campagnes de sensibilisation ou proposé des projets de loi pour combattre ce fléau ». Sur ce volet, le chef du gouvernement après avoir accusé quelques personnes de « corrompus », reconnait « l’existence de plusieurs failles » et a appelé les membres de l’opposition à « aider sa coalition à combattre ce fléau ».
La mauvaise gestion responsable du creusement de la dette publique
Au sujet de la dette publique, le député de l’union constitutionnelle, Belassal Chaoui a alerté sur la mauvaise gestion de celle-ci par le gouvernement Benkirane. Selon Chaoui, « ce gouvernement a mis le pays dans une mauvaise passe en optant pour la politique de l’endettement au lieu de procéder à des réformes structurelles du marché du travail et en en drainant le tissu économique ». Il est vrai que l’Etat connait un endettement massif atteignant 77% du PIB en 2013, selon le HCP. Sur ce point, le chef du gouvernement se concentre plutôt sur « la confiance dont bénéficie le Maroc de la part des créanciers étrangers » précisant que cet « argent permet d’alimenter nos besoins primaires ».
Benkirane défend son bilan
Face aux interventions parlementaires qui critiquent en profondeur le bilan du gouvernement depuis son investiture, Abdelilah Benkirane a tenu à illustrer, chiffres à l’appui, les avancées politico-économiques de celui-ci. A ce titre, le leader du PJD observe que son corps ministériel « a procédé à une bonne allocation des ressources et à une politique d’épargne qui a pu créer de l’emploi et encourager la croissance ». Il rappelle que sa majorité a élaboré « des stratégies solides et des textes de loi prévenant contre les crises financières et les fluctuations des marchés boursiers et des capitaux ». Fidèle à son style, Abdelilah Benkirane a parfois ponctué ses interventions de quelques tournures et rire provocateurs.
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