Depuis la nouvelle constitution du 1er juillet 2011 dont l’article 5 stipule que l’amazighe constitue une langue officielle de l’État, les associations réclament du concret. Quelles sont leurs revendications ?
Les militants amazighs veulent faire de leur cause une priorité pour le gouvernement. A l’occasion du nouvel an amazigh, Azetta, l’une des plus importantes associations amazighes, a commencé une tournée dans le sud du Maroc le 9 janvier dernier pour promouvoir une proposition de loi portant sur « les étapes d’officialisation de la langue amazighe et les modalités de son intégration dans l’enseignement et les secteurs prioritaires dans la vie publique. » Rédigée en décembre 2012, cette proposition de loi contient des revendications claires. Pour Tijani El Hamzaoui, président de la section d’Agadir de l’association Azetta, l’Etat ne respecte pas ses engagements. « Notre cause est toujours considérée comme une affaire de seconde classe, malgré l’officialisation de la langue, la communauté amazighe souffre encore de marginalisation au quotidien. Nous attendons plus de la part du gouvernement actuel à ce sujet dans l’urgence. »
Le cahier des charges des média est une autre source de plainte pour l’association. Lors d’une conférence de presse qui s’est tenue le 7 janvier dernier à Rabat, l’association a rappelé que la chaine de télévision amazighe peine encore à décoller. Avec seulement 6 heures de diffusion quotidienne, Tamazight TV attend toujours que sa durée de programmation soit augmentée de 2 heures annuellement. La proposition de loi contient aussi des directives se rapportant à plusieurs domaines, parmi lesquels la consécration officielle du bilinguisme de l’Etat, l’élaboration en amazigh des documents administratifs et l’usage de la langue dans les services publics, y compris la justice et enfin, la généralisation de l’enseignement amazigh à tous les niveaux. Les revendications concernent aussi les documents de souveraineté (pièces de monnaie, timbres-poste, etc.), les pièces d’identité, et exige leur déclinaison en langue amazighe.
Durant la conférence, les représentants de la communauté amazighe présents se sont aussi insurgés contre une blague faite par le député PJD Abouzaid El Mokrie El Idrissi à où il moquait la présumée avarice des Soussis. La vidéo, diffusée sur Youtube en décembre « fait preuve de racisme et incite clairement à la haine » selon Youssef Laraj, reponsable des relations internationales de l’association Azetta. Si le député s’est prononcé sur l’affaire, les militants attendent toujours des excuses officielles.
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