Samira Sitaïl : « Le roi fait vendre  »

En 1990, Samira Sitail intégrait 2M en tant que journaliste-présentatrice. Crédit: DR

Smyet bak ?

Lhaj M’hamed Oueld Ayadi.

Smyet mok ?

Hnia Bent Mokhtar.

Nimirou d’la carte ?

B 811115.

Ça fait quoi d’être la mal-aimée du paysage audiovisuel marocain ?

Je l’ai mal vécu à une époque. Mais avec le recul, je me dis que je suis un dommage collatéral dans la guerre pour le contrôle des médias publics. Cela dit, je reste convaincue que les attaques contre moi n’auraient pas été si haineuses si je m’appelais Samir et non Samira…

N’êtes-vous pas en train de contribuer à la guerre d’usure entre le Palais et le PJD ?

Ce n’est pas nouveau qu’un parti se dise maltraité par 2M. Je fais mon travail de manière professionnelle. D’ailleurs, je n’ai jamais reçu de plainte officielle ni du conseil d’administration de 2M ni de la Haute autorité audiovisuelle concernant le gouvernement PJD. Le reste, ce ne sont que des aboiements contre 2M, qu’on a entendus dans l’enceinte même du parlement. Et ce qui est grave, c’est que cela n’a suscité aucune réaction de la classe politique.

Pensez-vous que les activités royales sont incontournables pour l’ouverture d’un journal télévisé ?

Seriez-vous en train de me dire qu’il me faut censurer le roi ? Il n’en est pas question, évidemment. Contrairement à ce que pensent certains, les Marocains veulent savoir ce que fait le roi : son agenda, ses actions, ses audiences… Le roi fait vendre, dans le sens positif du terme.

Est-ce que vous recevez des instructions pour ce genre d’images ?

Je dirige l’information à 2M depuis une dizaine d’années et je n’ai jamais reçu le moindre appel de la part du Palais pour me dire ce qu’il fallait faire ou ne pas faire. Par contre, d’autres se plaignent de ne pas voir leurs déclarations passer en intégralité.

Avez-vous accès directement à Mohammed VI  ?

C’est un fantasme comme tant d’autres qui sont entretenus à mon sujet. La première fois que j’ai eu l’honneur de rencontrer Sa Majesté, c’était dans un cadre professionnel, lors d’une de ses visites en France alors qu’il était prince héritier. Les gens qui se targuent d’avoir une relation privilégiée avec lui sont méprisants envers les autres Marocains. On ne dit pas « al malik sadiki » (le roi est mon ami, ndlr).

C’est quand la dernière fois 

que vous avez parlé à votre ami Fouad Ali El Himma ?

Tout ce que je peux vous dire, c’est que cela fait très longtemps que je n’ai pas eu de discussion professionnelle avec Fouad Ali El Himma. Quant à la dernière fois que je lui ai parlé à titre privé, cela ne vous concerne pas.

On vous reproche souvent de ne pas avoir le profil adéquat pour votre poste vu que vous ne maîtrisez pas la langue arabe…

C’est de la mauvaise foi. Si l’argument était pertinent, on aurait entendu les amazighophones exiger des directeurs d’informations qui maîtrisent le tifinagh. Et puis, pour être un bon chef d’orchestre, on n’est pas obligé de savoir jouer de tous les instruments.

Antécédents

1964 : Voit le jour à Bourg la Reine, en région parisienne.

1987 : S’installe au Maroc et décroche un job de journaliste à la RTM.

1990 : Perd sa sœur dans un accident de la route, puis son frère en 1994.

1995 : Met au monde sa fille Inès.Othman naît quatre ans plus tard.

1997 : Interviewe Nelson Mandela.

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