Ouverte en 2012 près de Kénitra, Atlantic Free Zone n’en finit pas d’attirer les plus grands équipementiers automobiles. Mais certains retards semblent freiner son élan.
Lancée il y a un an, Atlantic Free Zone (AFZ) peut d’ores et déjà se targuer d’avoir attiré huit poids lourds de l’industrie automobile. Sumitomo, Fujikura, avec ses deux usines, Delphi, Saint Gobin, Lear ou encore le Norvégien Hirschmann ont tous jeté leur dévolu sur cette zone franche située dans la commune d’Amer Saflia, à quelques kilomètres de Kénitra. Il faut dire qu’elle ne manque pas d’arguments : pas d’Impôt sur les sociétés durant les cinq premières années, doublée d’une exonération de la TVA sur les marchandises, avec en prime une exonération des droits de douanes et le libre rapatriement des bénéfices et des capitaux. Le tout avec une main d’œuvre assez qualifiée, payée au SMIG. Les conditions sont donc réunies pour que ce paradis, aménagé et développé par MedZ, filiale du groupe Caisse de dépôt et de gestion (CDG), et par l’Espagnol Edonia Worl, devienne la plateforme automobile de référence au Maroc. Si l’on excepte quelques couacs. « Nous nous sommes installés à Atlantic Free Zone en attendant que MedZ effectue les travaux d’aménagement et d’assainissement prévus. Or, aujourd’hui, la plupart de ces travaux accusent un retard important, c’est le cas par exemple du dédoublement de la voie reliant l’autoroute à la zone qui n’a toujours pas été réalisé », tonne, sous le sceau de l’anonymat, ce responsable communication d’une société basée à AFZ. De son côté, la filiale de la CDG s’en lave les mains, refilant la patate chaude aux autorités : « Nous avons saisi, conjointement avec les industriels, les autorités et partenaires institutionnels concernés afin de réaliser le dédoublement de la RN4 et de doter la zone des services nécessaires en termes de sécurité, de signalisation et de protection civile », affirme une source autorisée à MedZ.
Le courant passe mal
Outre les retards observés dans les travaux d’aménagement, certains industriels ne cachent pas leur mécontentement quant à la faiblesse de l’alimentation électrique, qui causerait, selon notre source, des coupures de courant récurrentes, avec tout ce que cela implique comme coûts. Des mésaventures qui risquent d’influencer le cours des négociations actuelles. « Cinq industriels, dont un Belge et deux Espagnols, sont en train de négocier avec Edonia pour s’installer à AFZ en 2014 », nous confie un responsable de la zone franche.
En 2012, la plateforme automobile visait la création de 20 000 emplois directs. Aujourd’hui, les équipementiers présents emploient 6700 personnes. « En 2014, elles seront au nombre de 10 800 », renchérit notre source à MedZ, soit 54% de l’objectif. A moins qu’un imprévu ne vienne perturber cette lancée. Car, selon des sources proches du dossier, le promoteur Edonia – resté injoignable – serait sur le point de jeter l’éponge. « A ce jour, la configuration du capital reste inchangée. De même, les engagements des deux sociétés en termes d’accompagnement du développement du secteur automobile sont maintenus », déclare MedZ.
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