E-paiement. La concurrence débarque

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Jusque-là l’apanage de Maroc Telecommerce, les transactions éléctroniques s’ouvrent à de nouveaux acteurs. Cinq nouvelles sociétés entrent en ligne.

Maroc Telecommerce, seul opérateur jusque-là habilité à assurer les transactions en ligne, devra bientôt affronter la concurrence. Cinq sociétés s’activent pour mettre en place les plateformes et les certifications nécessaires pour accéder à ce marché de plus en plus juteux (voir infographie). La plus avancée dans les procédures, Vintage payment systems (VPS), promet un lancement imminent de son offre. Avec une petite innovation supplémentaire : la commercialisation de cartes de paiement non adossées à des comptes bancaires, histoire de toucher une plus large frange de la population. Autre nouvel entrant, M2T. La société de monétique dirigée par Mourad Mekouar espère être opérationnelle avant la fin de ce mois de décembre. Les trois autres opérateurs suivront dès le premier semestre de l’année 2014.

Le ouf de soulagement

La nouvelle réjouit déjà les 400 marchands en ligne du pays qui se sont toujours plaints du taux de commission prélevée sur chaque transaction (1,5%), jugé exorbitant. Mais surtout de la qualité de service de l’opérateur. « Cela fait 4 mois que j’attends que Maroc Telecommerce  m’installe le module de paiement électronique, mais rien n’y fait. Comme j’ai déjà trop patienté, je préfère attendre encore que les nouveaux opérateurs s’installent pour décrocher une meilleure offre », indique Meriam Ben El Barguia, cofondatrice du site Le priseur.com, première plateforme de vente de meubles et d’objets d’antiquité au Maroc.

« Tout a été fait pour repousser l’entrée de nouveaux acteurs sur le marché », déplore Amine Serhani El Idrissi, patron de Fast Payment et président de la Fédération nationale du e-commerce au Maroc (FNEM). Une accusation qui cible en premier lieu les actionnaires de Maroc Telecommerce, qui ne sont autres que Azeddine Mountassir Billah, actuel patron de l’ANRT, Mohamed Horani, PDG d’HPS et ancien patron des patrons, ainsi que quatre banques de la place : Société Générale, BCP, Crédit du Maroc et BMCI. Une source au sein de Maroc Telecommerce tient à nuancer : « Le secteur a été toujours ouvert à la concurrence. Mais pour y entrer, il fallait du courage, car le volume des transactions n’assurait pas encore une rentabilité intéressante ». La preuve par les chiffres : la société a enregistré un déficit de 7 millions de dirhams à fin 2012 et ne prévoit de passer au vert qu’en 2015. Des prévisions confortées par le boom des transactions en ligne, qui viennent de franchir cette année la barre du milliard de dirhams. Un pactole qui transite entièrement par les systèmes de Maroc Telecommerce, mais que la société devra désormais se battre pour sauvegarder.   

Les chiffres du e-commerce à fin 2012

400 : Le nombre de sites marchands

743 MDH : Le volume de transactions

1 250 000 : Le nombre de transactions

600 DH : Le panier moyen

 

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