Au lendemain de l’accord signé, le 24 novembre dernier, entre l’Iran et les cinq pays membres du Conseil de sécurité plus l’Allemagne – surnommés « P5+1 » –, il n’y avait que des vainqueurs. « On a gagné ! », disaient les mines réjouies des diplomates occidentaux, John Kerry et Laurent Fabius en tête. Côté iranien, la population, qui a fait élire en juin dernier Hassan Rouhani sur une promesse de paix, semblait soulagée. L’accord est extrêmement technique. En échange d’un « gel limité, temporaire et réversible » des sanctions imposées depuis 2006 et durcies récemment, Téhéran a accepté de mettre fin à toutes les activités menant potentiellement à l’arme nucléaire. En réalité, les diplomates iraniens, menés par le ministre des Affaires étrangères, Javad Zarif, ont renoncé au stock d’uranium enrichi à 20%. Le réacteur d’Arak qui devait produire du plutonium sera quasiment mis à l’arrêt, comme le demandaient les Français. Enfin, Téhéran s’engage à collaborer entièrement avec l’AIEA, qu’elle autorise à mener des inspections poussées. Seul motif de satisfaction des Iraniens, l’accord n’interdit pas tout enrichissement, ce qui aurait été vécu comme une humiliation. Bref, tout n’est pas réglé. Rendez-vous dans six mois pour un bilan d’étape.
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