Un classique de la littérature yéménite, enfin traduit en français, entraîne le lecteur dans une incroyable histoire. Celle d’une passion amoureuse, reflet d’une société prête à passer de l’oppression à la révolution.
C’est un jeune “duwaydar”, un employé du palais, que le lecteur est invité à suivre dans Le Bel Otage, de Zayd Muti’ Dammaj. Nous sommes au milieu du XXème siècle, au Yémen. L’imam est tout-puissant, les basses castes lui doivent obéissance. Le narrateur, arraché aux siens, est placé au service de la sœur d’un gouverneur, qu’il a l’obligation de satisfaire. Le parallèle entre les rapports de domination et les rapports intimes déroute, trouble, mais fait la force du récit. Dans ce livre qui pourrait se présenter comme un roman d’initiation, Muti’ Dammaj tisse la trame d’un roman social, critique et engagé. Le parcours du jeune sujet devient l’allégorie du parcours d’un peuple qui avance vers sa libération. Retenu dans le palais – le roman n’est pas un huis-clos mais presque – , le “duwaydar” réussit à capter des bribes de conversations. Yéménites libres, constitutionnalistes… l’autorité de l’imam est remise en question. Le Bel otage, paru dans les années 1980 en arabe, est considéré comme un des ouvrages les plus importants de la littérature yéménite et une œuvre majeure de la littérature arabe contemporaine. Cette première traduction en langue française est parue récemment aux éditions suisses Zoé.
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