Pour éviter la descente aux enfers des comptes publics, le gouvernement semble se diriger vers des coupes budgétaires dans l’enveloppe de l’investissement. Inquiétant.
Terminant l’année 2012 avec un déficit record de 7,1%, le Maroc s’enfonce encore plus dans le rouge. En deux mois, le déficit des comptes publics a crevé le plafond des 11 milliards de dirhams, soit 3 milliards de plus qu’à fin février 2012, année pourtant qualifiée d’horrible par tous les économistes du pays. Pour maintenir ses équilibres macro-économiques, et faute de pouvoir réformer le très épineux dossier de la compensation, le gouvernement semble se diriger vers une solution radicale, jusque-là inenvisageable : la coupe dans le budget (très stratégique) de l’investissement, principal moteur de croissance du royaume. Le quotidien L’Economiste est allé jusqu’à prévoir des restrictions allant de 15 à 20% de ce budget “sacré” de 58 milliards de dirhams. Economies escomptées : entre 8,8 et 11,8 milliards. “Si l’information se vérifie, ce sera la catastrophe”, tonne Lahbib El Malki, patron du Centre marocain de conjoncture et un des leaders de l’USFP. “Sacrifier l’investissement et donc la croissance, c’est s’inscrire dans une politique d’austérité aveugle, qui va condamner les projets d’avenir et la création d’emploi, avec tout ce que cela implique sur la stabilité sociale du pays”, prévient l’économiste en chef du parti de la rose. A l’heure où ces lignes sont écrites, aucun responsable du ministère des Finances n’a voulu confirmer cette nouvelle, qui coïncide bizarrement avec la fin de la mission d’audit des finances publiques initiée en février par les services du FMI. A suivre.
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