Le meurtre de trois policiers tués par leur collègue à Belksiri remet sur le tapis les conditions de travail des forces de l’ordre. Selon un spécialiste, tout le système est à revoir.
Dimanche 10 mars, un policier en colère entre au commissariat de Mechraâ Belksiri, arme au poing, avec la ferme intention de régler son compte à son patron, le chef de district. Ses collègues s’étant interposés, il en tue trois, en prend quatre autres en otages, avant de se livrer. Ce drame, inédit dans l’histoire du pays, rappelle une triste réalité. Des policiers qui, au bout du rouleau, s’en prennent à leurs collègues ou se donnent la mort. Rien qu’entre 2010 et ce mois de mars 2013, une dizaine de policiers se sont suicidés avec leurs armes de service, dont six à Casablanca. Qu’est-ce qui cloche alors ? “Tout le système est à revoir, du recrutement aux affectations. On ne devient pas policier en 9 mois et on ne sort pas directement de l’académie de police avec un grade d’officier”, analyse Rachid Mnasfi, psychologue spécialiste de la police et de l’aide aux victimes, qui a longtemps exercé en Suède. Cet expert déplore l’inexistence de mécanisme de médiation entre les simples policiers et leur hiérarchie. “Le gap se creuse fatalement entre un brigadier, qui a vingt ans de service, et son chef fraîchement débarqué des bancs d’une académie”, poursuit Rachid Mnasfi, qui s’inquiète de l’absence quasi totale de psychologues au sein de notre police. “Même ceux dont on dispose sont dépassés et ne sont d’aucun secours”, conclut Rachid Mnasfi.
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